Etappe Japan

ZONES DE RAVITAILLEMENT AU JAPON

- D'après la durée de son activité, l'étape Japon est la plus importante pour l'Allemagne - elle fonctionne pendant toute la Seconde Guerre mondiale. Ses tâches et ses priorités changent. Dans un premier temps, il s'agit surtout de ravitailler les Handelsstörer dans le Pacifique, puis de charger et d'équiper en priorité les Blockadebrecher. Dans la dernière phase de la guerre, ces deux tâches ne peuvent plus être assurées que par des U-Boote. La mise en place des services allemands à Singapour (Shonan-to), Batavia (Djakarta) et Penang (base de sous-marins) à partir de début 1943 constitue une part importante du travail.
- Ici encore, seule l'activité de transport proprement dite peut être considérée. Au total, huit Hilfskreuzer sont équipés pour les Motorschiffe (croiseurs auxiliaires) et effectuent 13 voyages entre 1940 et 1942 :

- Au début de 1940, le M.S. Elbe est provisoirement préparé à Yokohama avec 1 500 tonnes de fioul et à Kobe le M.S. Burgenland est prêt. Cependant, ces deux navires sont retirés lorsque des approvisionnements soigneusement préparés sont prêts et utilisés comme Blockadebrecher.
- Presque tous les navires de l'Etappen-V-Schiffe engagés effectuent plusieurs ravitaillements :

- Presque tous ces navires atteignent finalement la France avec des cargaisons de matières premières comme Blockadebrecher : le Weserland (04 Avril 1941), le Regensburg (27 Juin 1941), l'Anneliese Essberger (10 Septembre 1941), le Kulmerland (07 Novembre 41), l'Elsa Essberger (en Février 1942), le Münsterland (17 Mai 1942). Le jour de l'an 1943, le Rhakotis est capturé par le croiseur britannique H.M.S. Scylla au large du Cap Finisterre et lui-même est coulé. Le Spreewald, qui rentre au pays, est coulé sans être reconnu par le sous-marin allemand U-333 le 31 Janvier 1942 au nord des Açores. 24 Allemands et 58 prisonniers survivent. Le naufrage reste secret et les prisonniers sont isolés. Cet événement parallèle au naufrage du Dogger Bank donc ne retient peu d'attention jusqu'à présent !
- Deux pétroliers norvégiens, des prises du croiseur auxiliaire Atlantis, fournissent également de précieux services de ravitaillement dans le Pacifique. L'Ole Jacob, lancé le 10 Novembre 1940, transportant 10 000 tonnes de kérosène est donc rééquipé à Kobe. De Décembre 1940 à Juin 1941, le navire effectue un grand voyage de ravitaillement dans le Pacifique sous les ordres du Kpt. Steinkrauss :

- Le 19 Juillet 1941, le pétrolier peut entrer dans Bordeaux. Il y est transformé jusqu'en Octobre en pétrolier d'accompagnement (Begleittanker) Benno et devait livrer 6 000 tonnes de gasoil et 4 000 tonnes de diesel à l'Etappe Japan. Mais la situation du carburant en Allemagne est déjà si critique qu'en Décembre, sa capacité de chargement n'est toujours pas entièrement utilisée. Lors de sa sortie sur la côte espagnole, après deux bombardements sous la ligne de flottaison à hauteur des citernes 9 et 11, le 24 Janvier 1942 devant Puerto de Carina à 15h30, le navire est si gravement touché dans sa machine par une torpille aérienne anglaise qu'il doit se poser sur le fond. La partie avant du navire reste à flot, ce qui permet aux Espagnols, qui ont observé l'opération de près, de récupérer le reste de la cargaison.
- Une nouvelle livraison au Japon est désormais impossible en raison de la pénurie en Allemagne. Les réserves des Ettapen ne suffisent plus que pour l'hiver 1941/42, après quoi le Japon doit se charger du soutage de tous les navires allemands.
- Le Ketty Brövig était l'autre prise de l'Atlantis qui peut être utilisé directement comme ravitailleur avec une cargaison de 6 370 tonnes de mazout et 4 125 tonnes de diesel :

- À la recherche du forceur de blocus (Blockadebrecher) Coburg, qui doit être ravitaillé le 05 Mars, le pétrolier est pris en chasse par les croiseurs britanniques H.M.S. Canberra et Leander et doit se saborder. Au Japon, l'Etappe utilise trois navires allemands comme navires de dépot d'étape (Etappen-Depotschiffe), car ils n'entrent pas en ligne de compte pour une intervention pour différentes raisons. Le premier est le Havelland, qui avait été remorqué à Yokohama le 12 Août 1940 avec une machine en panne. Le 10 Septembre 1941, il est remplacé par le grand paquebot S.S. Scharnhorst, qui doit non seulement servir d'entrepôt pour le carburant et les provisions, mais aussi de navire de collecte des rapatriés pour le grand secteur Chine/Japon. Lorsque le navire est vendu au Japon en Juillet 1942 pour être transformé en porte-avions - deux mois après la fin de la guerre, le Japon doit livrer à cet effet un navire équivalent ou deux navires d'une valeur totale -, le paquebot britannique Nankin le remplace sous le nom de Leuthen. Le navire est arraisonné par le croiseur auxiliaire Thor le 10 Mai 1942 et est arrivé à Yokohama le 18 Juillet. Il ne sert que peu de temps à l'Etappe Japan - il est détruit lors de l'explosion du navire de ravitaillement Uckermark. La perte de toutes les provisions provoque de graves perturbations dans l'organisation de l'étape. de l'Etappe Japan.
- Le ravitaillement des U-Boote de la mission Monsun de la base de Penang est assuré de 1942 à 1944 par le pétrolier d'escorte Brake et le pétrolier-étape (Etappentanker) Charlotte Schliemann, l'acheminement des marchandises de ravitaillement vers Penang et Shonan-to (Singapour) par le Quito et le Bogota. En Mars 1943, le Quito prend 49 torpilles du Doggerbank et les amène au point d'appui des U-Boote, qui peut ainsi commencer son activité. Pour le ravitaillement des sous-marins de transport italiens à Shonan, on prévoit d'abord à partir de Mars 1943 le Burgenland et le Brake, puis à partir de Juin le Bogota et l'aviso colonial italien Eritrea, qui ont reçu des réservoirs supplémentaires de carburant pour les U-Boote. Après le coup d'État en Italie en Septembre, l'Eritrea et le sous-marin italien « Mercator » Cagni font escale dans des ports britanniques. D'autres sous-marins de transport italiens sont perdus lors de leur voyage vers l'Asie de l'Est, de sorte que seuls 5 sous-marins de transport sont finalement disponibles au lieu des 10 prévus. Au lieu des noms de code « Mercator » devenus célèbres, ils reçoivent les noms de code « Aquila » avec un chiffre romain et les désignations allemandes UIT21-UIT25. Certains sous-marins japonais sont également utilisés pour transporter du tungstène, de l'étain, de l'opium, de la quinine et du caoutchouc. L'I-29 (nom de code « Kiefer ») est ravitaillé en carburant lors de son voyage par le Bogota les 25 Décembre 1943, 30 Décembre 1943 et le 04 Janvier 1944. À partir de Mars 1944, après le naufrage du Brake et du Charlotte Schliemann, seuls les Quito et Bogota sont encore disponibles comme ravitailleurs de sous-marins. Le Quito est alors également transformé. Le 22 Août 1944, le navire est mis à l'épreuve. Lors de son transfert dans la zone Sud, il s'échoue, est ensuite récupéré par les Japonais et remis en service sous le nom d'Utender Tishu Motu. Avec la capitulation allemande, le Bogota passe également aux mains des Japonais.
- Les autres navires inscrits au tableau comme Etappen-V-Schiffe de l'Etappe Japan ne sont utilisés que comme Blockadebrecher (Ramses, Odenwald) ou ne sont utilisés que pour des voyages commerciaux en Asie orientale en raison de défauts techniques (Mosel, Havenstein, Ursula Rickmers, R. C. Rickmers). Les deux pétroliers Rossbach ex Madrono et Hohenfriedberg x Herborg n'entrent pas non plus en ligne de compte pour des services d'approvisionnement, mais uniquement comme Blockadebrecher, tout comme les navires à moteur (Motorschiffe) italiens Cortelazzo et Pietro Orseolo.

Bâtiments de l'Etappe Japan :
  - M.S. Elbe.
  - M.S. Burgenland.
  - M.S. Regensburg.
  - M.S. Kulmerland.
  - M.S. Weserland x Ermland.
  - M.S. Münsterland.
  - M.S. Havelland.
  - M.S. Elsa Essberger.
  - M.S. Anneliese Essberger.
  - M.S. Spreewald.
  - M.S. Rhakotis.
  - M.T. Ole Jacob.
  - S.T. Ketty Brövig.
  - T.P. Scharnhorst.
  - S.P. Leuthen x Nankin.
  - M.S. Bogota.
  - M.S. Quito.

Source : Tanker und Versorger der Deutschen Flotte 1900-1980.

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