U-Bunker de Saint-Nazaire



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- L'U-Bunker Saint-Nazaire est planifié en Septembre 1940 comme base alternative pour environ six sous-marins. Ensuite, le B.d.U. ordonne l'extension de Saint-Nazaire comme base pour 30 sous-marins de type VII et IX avant le 01 Avril 1941. La capacité de réparation du K.M.W. de Saint-Nazaire est estimée à 15 sous-marins.
- La base sous-marine est construite au quai d'équipement du chantier naval de Penhoët. Jusqu'au printemps 1941, de nombreuses baraques de chantier naval sont construites ou reconstruites ici. L'équipement avec des machines d'atelier est en partie basé sur le chantier naval de Penhoët, qui possède entre autres de très grands ateliers d'ingénierie. D'autres machines sont fournies par l'Allemagne. Le reste doit être "organisé" sur place. Des machines de forage et des tours sont achetés aux Sables d'Olonne. Le chantier naval achète des machines-outils supplémentaires auprès d'usines d'armement désaffectées. Les ouvriers du chantier naval K.M.W. de Saint-Nazaire sont principalement fournis par le K.M.W. de Wilhelmshaven.
- En 1940 trois U-Boote passent à Saint-Nazaire pour des courtes révisions : l'U-46. (K.L. Engelbert ENDRASS) du 21 au 23 Septembre pour révision de deux ballasts et du 09 au 23 Octobre pour une courte révision; l'U-28 (K.L. Günther KUHNKE) du 06 au 12 Octobre pour passage en cale sèche; et l'U-93 (K.L. Claus KORTH) du 25 Octobre au 07 Novembre pour une courte révision.
- Début Janvier 1941, la 7.U-Flottille déménage de Kiel à Saint-Nazaire. Le personnel est hébergé dans des hôtels confisqués dans la station balnéaire de La Baule. L'U-96 (K.L. Heinrich LEHMANN-WILLENBROCK) est le premier sous-marin officiel à arriver à Saint-Nazaire le 28 Février 1941. Il est suivi les semaines d'après par l'U-46, l'U-93, l'U-94 (K.L. Herbert KUPPISCH), l'U-101 (K.L. Ernst MENGERSEN), l'U-552 (K.K. Erich TOPP), l'U-97 (K.L. Udo HEILMANN) et l'U-95 (K.L. Gerd SCHREIBER).
- Fin Juin 1941, les premières alvéoles de l'U-bunker sont achevées. L'U-201 (K.L. Adalbert SCHNEE), bateau invité de la 1.U-Flottille (Brest), est le premier sous-marin à entrer dans l'U-Bunker le 30 Juin 1941. Le raid britannique sur Saint-Nazaire (Opération "Chariot") dans la nuit du 27/28 Mars 1942 n'a aucun effet sur la réparation des sous-marins. Les "Commandos" alliés ne peuvent pas atteindre l'U-Bunker, dans lequel les sous-marins sont prêts à être détruits. Une vingtaine d'hommes tente d'atteindre l'U-Bunker en nageant ou avec des canots pneumatiques. Cependant, ils sont capturés par un bateau de patrouille portuaire.
- En Février, la 6.U-Flottille se déplace de Dantzig à Saint-Nazaire comme deuxième flottille. Au milieu de l'année 1942, le chantier naval a presque entièrement déménagé dans l'U-Bunker. Seule la station d'artillerie répare les canons des U-Boote dans des ateliers non protégés. Tous les travaux de réparation peuvent être effectués dans l'U-Bunker, à l'exception de celles des périscopes et des moteurs diesel. La hauteur libre de l'U-Bunker n'est pas suffisante pour enlever les périscopes. Il n'y a pas non plus de grues lourdes dans le bunker, de sorte que le chantier naval de Penhoët enlève également les moteurs diesel.
- Les réunions du chantier naval avec le premier ingénieur de la 7.U-Flottille, le Kptlt (Ing) Klaus Ehrhardt, se tiennent jusqu'en Janvier 1943 dans le cadre de ce qu'il est convenu d'appeler l'atelier de la 7.U-Flottille. Le "centre de contrôle des U-Boote" se trouve dans une petite caserne dans le voisinage immédiat de l'U-Bunker. Le 03 Janvier 1943, le "centre de contrôle des U-Boote" est détruit lors d'un raid par la 8e USAAF [1]. Les réunions du chantier naval ont ensuite eu lieu dans l'U-Bunker.
- Les 6.U-Flottille et 7.U-Flottille ne possèdent que des bateaux de type VII C. Certains bateaux de passage, des types XIV et IX C, sont également été révisés dans l'U-Bunker à Saint-Nazaire. Tout d'abord, il convient de mentionner ici les temps d'arrêt des U-Tankers l'U-459 (trois), l'U-460 (trois), l'U-461 (trois), l'U-462 (deux) et l'U-463 (deux).
- Comme Lorient n'a pas de poste de contrôle T-5 jusqu'à la fin de 1943, les bateaux de Lorient se rendent à Saint-Nazaire pour la prise en charge de la T-5. L'U-650 a la plus longue période de passage au chantier naval de Saint-Nazaire, après avoir été fortement endommagé par des charges de profondeur, le 26 Juin 1943. Ensuite, il y reste pour réparation du 28 Juin 1943 au 25 Décembre 1943.
- Saint-Nazaire est le premier chantier naval à installer des 'Schnorchels'. L'U-264 (K.L. Hartwig LOOKS) arrive à Saint-Nazaire le 15 Octobre 1943 en provenance de sa 4ème patrouille contre l'ennemi (la 6ème en comptant ses déplacements autres), le bateau a subi de graves dommages causés par des bombes aériennes, il reçoit un nouvel arrière et un nouveau tube lance-torpilles arrière. Pendant cette période au chantier naval, le bateau est équipé également d'un 'Schnorchel', qui est testé en Janvier 1944 dans le Golfe de Gascogne. L'U-575 est le deuxième bateau à bord duquel le 'Schnorchel' est installé au printemps 1944.
- Au printemps de 1944, l'écluse bétonnée de Saint-Nazaire est également achevée. Cependant, elle est rarement utilisée, puisque l'écluse Sud reste opérationnelle jusqu'à la fin de la guerre. La première utilisation connue a lieu le 06 Juin 1944 par l'U-228. En outre, l'U-758 le 23 Août 1944 et l'U-868 le 14 Mars 1945 utilisent l'écluse bétonnée. En raison des conditions de circulation médiocres et de l'apparition des Alliés depuis le débarquement en Normandie, les conditions d'approvisionnement à Saint-Nazaire à partir de la fin de Juillet 1944 sont de plus en plus mauvaises. Les 'Schnorchels' doivent être fabriqués, en partie, en autoproduction. L'U-437 a navigué de Saint-Nazaire à Bordeaux pour effectuer une plongée au 'Schnorchel' le 09 Août. Le 14 Septembre 1944, l'U-673 est l'avant dernier bateau à quitter Saint-Nazaire. Il est arrivé le 23 Juillet de son dernier voyage contre l'ennemi. Le commandant et les 3/4 de l'équipage ne peuvent pas retourner à Saint-Nazaire en raison de la situation militaire. Sous les ordres de l'ObltzS Gerke, une équipe de la réserve de flottille, des états-majors et des unités de probation (Bewährungseinheiten) sont formés. Le 1er ingénieur de la 7.U-Flottille, le Kptlt (Ing) Helmut Rohweder, embarque à bord en tant que LI. De plus, le chef de la 3e Division de la sécurité est également à bord avec deux officiers, des matières premières (par exemple des diamants industriels) et beaucoup de courrier de la forteresse de Saint-Nazaire. En tant que dernier bateau, l'U-267 est envoyé en Norvège sous les ordres ObltzS Knieper avec des métaux précieux et un radar à ondes centimétrique capturé le 23 Septembre 1944.
- En Août 1944, le K.M.W. de Saint-Nazaire réduit ses effectifs et tente d'envoyer une partie de ses travailleurs en Allemagne. Au total, 634 travailleurs des chantiers navals sont envoyés à La Pallice et en Allemagne. Cependant, beaucoup sont capturés en essayant de s'échapper.
- Après le départ des derniers sous-marins, le chantier naval de l'U-Bunker travaille, à l'instar de celui de Lorient, pour les troupes de la forteresse. Tous les matériaux nécessitant une réparation sont collectés dans un emplacement central dans l'u-Bunker et y sont réparés.
- En outre, une boulangerie est construite dans l'U-Bunker, qui stocke le pain frais dans une cale sèche. Les deux centrales électriques dans le bunker, chacune avec 4 X 1200 hp (≈ 895 Kw), sont seulement capables de fournir de l'électricité pour les urgences en raison du manque de gasoil.
- En Octobre 1944, l'O.b.d.M. envoie deux sous-marins de ravitaillement à Saint-Nazaire. En raison des meilleures conditions du chenalage, Saint-Nazaire est préféré aux deux autres forteresses Lorient et La Pallice comme port d'escale. L'U-773 et l'U-722 se rencontrent le 18 Novembre et 20 Novembre 1944 à Saint-Nazaire. Ils ne possèdent seulement qu'une T-5 à bord pour se défendre lors de ce voyage. Tout l'espace de stockage disponible, comme les tubes de lance-torpilles, les supports de réserve, etc. sont rempli de Panzerschreck, de Panzerfäusten, de lance-grenades, de MG 42 et de munitions. Le 07 Décembre 1944, les deux bateaux reprennent la mer. En 1945, deux autres sous-marins de ravitaillement sont arrivés à Saint-Nazaire (l'U-868 du 18 Février au 14 Mars 1945, l'U-878 du 20 Mars au 06 Avril 1945). En outre, l'U-275 effectue une courte révision de son 'Schnorchel' à Saint-Nazaire du 10 au 25 Février 1945.
- L'U-255 ne peut être transféré en Norvège. Au départ, il est hors-service dans l'U-Bunker. L'installation du 'Schnorchel' sur le bateau doit être interrompue parce que l'arbre à cames nécessaire n'est pas disponible. Le nouveau commandant, ObltzS Heinrich, est arrivé à Saint-Nazaire en Mars 1945 à bord de l'U-878. Le 30 Avril 1945, le bateau effectue un mouillage de mines (8 TMC) devant des Sables d'Olonne avec un équipage hétéroclite, pas de WO et un L.I. inexpérimenté dans le fonctionnement du 'Schnorchel'. L'U-255 effectue des réparations temporaires dans l'U-Bunker (le safran tribord manque, la quille est cassée dans le dernier tiers arrière). Du 02 au 07 Mai, le bateau va à La Pallice apporte du mazout pour lui-même et l'U-510 qui entre-temps est arrivé à Saint-Nazaire, et qui part pour la Norvège le 07 Mai mais capitule en mer le 12 Mai.
- L'U-510 quitte Batavia vers l'Allemagne à la fin de Décembre 1944. A bord se trouvent des matières premières précieuses telles que le molybdène, le tungstène, le chrome etc... En raison du manque de carburant, le bateau est contraint de s'arrêter le 24 Avril 1945 à Saint-Nazaire. Il se trouve au quai n°4 pour l'installation du 'Schnorchel' lors de la fin de la guerre. Il devient "Bouan" dans la Marine Nationale.


[1] Le 03 Janvier 1943 : Mission de jour, 8e Air Force, Bombardement et Raid Circus, 91e (12 B-17), 303e (10 B-17), 305e (21 B-17), 306e (17 B-17), 44e (8 B-24). 342 bombes de 1000 lb, soit 171 tonnes, sont largués principalement sur la gare, le port et la Place Jeanne d'Arc. Sept appareils sont abattus : un du 91e, quatre du 303e et deux du 306e, 47 sont endommagés par la 'Flak'. Cinq membres d'équipage sont tués, vingt-neuf sont blessés et soixante-dix disparus. (Source : "RAIDS AÉRIEN SUR LA BRETAGNE DURANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE" Tome 2 de Roland BOHN.

Traduit librement de l'ouvrage "Die deutschen Ubootbunker und Bunkerwerften" de Sönke Neitzel chez Bernard & Graefe Verlag

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