H.M.S. (ex M.S.) "Dunvegan Castle"


H.M.S. Dunvegan Castle
H.M.S. Dunvegan Castle


Type
Paquebot
Chantiers de Construction
Harland & Wolff à Belfast
Mise sur cale
Lancement
26 Mars 1936
Mise en service
18 Août 1936
Réquisition
Septembre 1939
Modification en AMC : du 16 au 25 Décembre 1939
Caractéristiques techniques
Longueur : 164,60 mètres
Largeur : 21,90 mètres
Tirant d'eau : 11,50 mètres
Déplacement : 15007 GRT
Puissance : 9500 bhp
Nombre de ponts : 3
Propulsion
2 x moteur Diesel
Vitesse maxi
16 nœuds
Nombre de passagers (1936-1939)
Première classe : 258
Classe touriste : 250
Armement comme croiseur marchand armé
Canons BL 6 pouces Mk XII
Canons antiaériens QF 3 pouces 20 cwt
Détection
Équipement de radiogoniométrie
Matériel d'échosondage
Équipement de signalisation sous-marine
Équipage
hommes
Commandant
Capt H. Ardill RN
Victimes/Survivants
27/27

- Commandé pour la société Union-Castle Mail Steamship Co, le paquebot "Dunvegan Castle" est mis sur cale aux chantiers Harland & Wolff de Belfast et lancé en Mars 1936 et achevé en Août de la même année.
- Alimenté par des moteurs diesel, il est conçu pour le Round-Africa service (Tour d'Afrique) sur lequel il sert pendant toute sa carrière en temps de paix. En Septembre 1939, le "Dunvegan Castle" est réquisitionné par la Royal Navy et, comme son sister-ship le "Dunnottar Castle", pris en main pour le réaménagement comme un croiseur marchand armé dans le même chantier où chacun avait été construit. Celui-ci achevé, en Décembre, il est affecté d'abord à l'Atlantique Sud et ensuite à la West Africa Station basée à Freetown, Sierra Leone où il reste en service d'escorte de convoi jusqu'à ce que des défauts de moteur l'obligent à retourner à Belfast pour des réparations en Août 1940.

- Le 11 Août, le "Dunvegan Castle" quitte Freetown avec le convoi SL43 à destination de Liverpool, l'escortant jusqu'aux Western Approaches avant de se diriger indépendamment vers Belfast. Le 27 Août, à la tombée de la nuit, il se trouve à l'approche de Bloody Foreland, sur la côte Nord-Ouest de l'Irlande, zigzaguant et maintenant sa meilleure vitesse de 14 ½ nœuds. Patrouillant dans ces eaux après une semaine sans incident dans l'Atlantique, l'U-46 l'aperçoit à la tombée de la nuit. L'Oblt.z.S. Engelbert Endrass trouve l'occasion idéale de se rapprocher en surface et de mener son attaque sous couvert de la nuit.
- Extrait du KTB de l'U-46.





- La première torpille d'Endrass, qui a frappé le "Dunvegan Castle" à 22h50 heure britannique (21h50 heure allemande), explose au niveau de la chambre frigorifique et des salles des générateurs, arrêtant les moteurs et coupant toute puissance dans le navire. Bien que le générateur de secours rétablisse l'alimentation des lumières, des pompes et de la barre, les moteurs principaux ne redémarrent pas et un signal de détresse est envoyé à cet effet. Entre-temps, l'U-46 est aperçu à environ un quart de nautique à tribord mais l'activité autour des canons est repérée par les vigies d'Endrass et il plonge immédiatement. Cependant, il n'a pas à s'inquiéter puisque les canonniers du "Dunvegan Castle" ne peuvent en aucun cas faire usage de leurs armes. Les vigies du "Dunvegan Castle" repèrent la trace de la deuxième torpille d'Endrass vingt cinq minutes après la première mais le Capt. Ardill, son navire est pratiquement mort dans l'eau, ne peut rien faire pour éviter un coup dans la salle des machines. Le "Dunvegan Castle" n'étant plus qu'une simple cible, Ardill n'a d'autre choix que de donner l'ordre d'abandonner le navire. Ce processus est presque terminé lorsque la troisième torpille de l'U-46 frappe juste derrière la salle des machines une demi-heure plus tard, provoquant une explosion si puissante qu'Ardill informe la commission d'enquête qu'il estime qu'elle a été causée par deux torpilles. La douzaine d'hommes encore à bord ne peuvent pas descendre le dernier bateau de sauvetage intact, qui a glissé dans ses bossoirs et est qui est suspendu avec un angle extrême. Toutes les autres étant détruits ou fortement endommagés, ils passent une heure anxieuse à lutter pour le libérer, sans se soucier seulement de la possibilité d'une nouvelle attaque mais que l'enfer fait rage à bord empêchent l'inondation des soutes à munitions. Finalement, le bateau de sauvetage a glissé et les hommes se sont dégagés juste au moment où le gasoil craché par le bateau a commencé à s'enflammer. Après une série d'explosions causées par la détonation de ses munitions et de ses charges de profondeur au cours des quatre ou cinq heures suivantes (enregistrées par Endrass dans son journal de guerre), le "Dunvegan Castle" disparaît à 05h55, heure britannique.
- La commission d'enquête (Board of Enquiry) absout le Capt. Ardill et ses officiers de tout blâme mais fait remarquer que le zigzag n'aurait pas dû cesser après la tombée de la nuit, compte tenu de la faible vitesse maximale du navire. Contrairement aux autres croiseurs marchands coulés plus tôt cet été-là, le "Dunvegan Castle" a entièrement arrimé ses 23225 fûts en acier, 2700 fûts en bois et 440 des tonnes de bois. Ceux-ci ne pouvaient pas le sauver de trois torpilles, mais les ballasts supplémentaires installés sur d'autres A.M.C. en 1940 obligent les commandants de sous-marins à déployer beaucoup plus de torpilles pour leurs attaques, comme Otto Kretschmer va le découvrir contre les H.M.S. "Laurentic", "Patroclus" et "Forfar" plus tard cette année-là. Bien que cela n'est pas le cas pour le "Dunvegan Castle", sa perte incite le Commander-in-Chief Western Approaches, Admiral Sir Martin Dunbar-Nasmith VC, de suggérer que les AMC liés à Liverpool restent en convoi jusqu'au Mull of Kintyre et que les navires sortants soient escorté chaque fois que cela est possible. Il se fait ainsi l'écho des recommandations de l'Admiral Sir Charles Forbes (Commander-in-Chief Home Fleet) après la perte du H.M.S. "Transylvania", selon lesquelles les A.M.C. doivent être escortés par des destroyers dans les North-Western Approaches. Comme précédemment, la menace d'une invasion allemande a maintenu toute escorte potentielle loin au Sud jusqu'à ce que le danger soit passé, ce qui était le cas en Octobre.

- Ni le rapport du Cpt. Ardills, ni les archives de la commission d'enquête ne précisent comment les vingt-sept morts du "Dunvegan Castle" ont été provoqués, bien que tous sauf trois soient répertoriés comme disparus, présumés tués, ce qui indique clairement que la manière dont ils sont morts n'a pas été établie. Le feu et la fumée produits par les deuxième et troisième torpilles ont empêché une recherche complète du navire en cours et il est fort probable que plusieurs hommes ont péri à la suite de ces explosions en plus des trois connus pour l'avoir fait. Cependant, la majorité des victimes ont enduré des souffrances après avoir reçu l'ordre d'abandonner le navire vers 23h15 le 27. Ce processus s'est déroulé au cours de la demi-heure suivante, mais au moins deux radeaux ont été tellement surchargés au point d'être submergés et un nombre d'hommes sauvés plus tard ont été sortis directement de l'eau. Dans une lettre de suivi adressée à l'Amirauté Ardill a signalé l'incapacité des bateaux de sauvetage et des radeaux à rester ensemble malgré les instructions données à cet effet et il semble que certains radeaux n'ont jamais été retrouvés. L'apparition de corps sur les rives d'Aran (Comté de Galway) quelque temps plus tard vient étayer ce constat, les restes étant enterrés dans le cimetière de l'île. Les 277 survivants ont été sauvés à partir de 03h30 le 28 Août par la corvette H.M.S. "Primrose" (181 survivants) et le destroyer H.M.S. "Harvester" (96 survivants), pour être débarqués plus tard dans la journée à la jetée de Gourock sur la Clyde.



Libre traduction par l'auteur du site des pages 62, 63 et 64 de l'ouvrage "U-Boat Attack Logs" de Daniel Morgan & Bruce Taylor chez Seaforth Publishing.
Sources : le Net


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