La perte du Brake
- La marine allemande a maintenant plusieurs
U-Boote dans l'océan du Sud qui ont besoin d'être
ravitaillés en carburant et l'autre pétrolier, le
Brake, qui se trouve à Singapour, a pour
instruction de charger du carburant, de l'huile de graissage et
des provisions, et de naviguer dès que possible. Sa
destination est une position entre Madagascar et l'Australie,
où il doit rester deux mois pour ravitailler 12 U-Boote en
route vers et depuis l'Extrême-Orient. Le Brake
atteint la zone avec succès et rencontre trois des bateaux
du Gruppe Monsun (U-168, U-188 et U-532) le matin du 11 Mars à
quelque 1 000 nautiques au Sud-Est de l'île Maurice.
- Une fois de plus, les Britanniques découvrent les plans
du Brake depuis Ultra et ils rassemblent un autre Squadron
de croiseurs. Le commandant reçoit des informations
très précises selon lesquelles le Brake a
quitté Singapour à 00h01 le 26 Février et se
dirige à 11 ½ nœuds vers Batavia, puis vers
l'océan Indien pour son premier rendez-vous le 11
Mars.
- La force britannique pour cette opération comprend :
deux croiseurs ; le porte-avions H.M.S. Battler, avec des avions Swordfish embarqués ; deux
destroyers; et les hydravions Catalina de la RAF basés
à l'île Maurice. Lorsque les trois premiers U-Boote
arrivent dans la zone de ravitaillement, ils effectuent une
reconnaissance minutieuse et ce n'est que lorsqu'ils n'ont
trouvé aucune trace d'activité aérienne ou
de surface qu'ils se rapprochent du pétrolier. Le
Brake ravitaille avec succès l'U-188
(K.L. Siegfried LÜDDEN) et
l'U-532 (F.K. Ottoheinrich
JUNKER) le 11 Mars, mais le ravitaillement en carburant de
l'U-168 (K.L. Helmut PICH) le
jour suivant est interrompu par le mauvais temps et les tuyaux
sont déconnectés afin que les quatre bateaux
puissent se diriger vers le Sud-Ouest pour trouver une eau plus
calme.
- À 10h56, cependant, un veilleur de l'U-188
repère un avion et les trois U-Boote n'ont d'autre choix
que de plonger, laissant le Brake seul face à
l'ennemi. L'U-188 fait surface près du Brake
pendant l'action et voit un navire de guerre non identifié
bombarder le pétrolier. Mais, comme le navire ennemi est
hors de portée des canons de l'U-Boot et que
l'U-188 n'a plus de torpilles, il n'a d'autre choix que de
plonger à nouveau. L'équipage subit alors la
très désagréable expérience
d'entendre les bruits du pétrolier qui coule.
- Comme auparavant, le porte-avions et les croiseurs britanniques
sont restés hors de vue à l'horizon et le destroyer
envoie par le fond le pétrolier avec son artillerie. De
plus, comme dans le cas du Charlotte Schliemann,
l'équipage allemand est livré à
lui-même, bien qu'à cette occasion les U-Boote
attendent juste après le coucher du soleil pour faire
surface pour sauver leurs compatriotes.
- Comme d'habitude, les Britanniques ont pu surveiller les
événements qui ont suivi, apprenant le lendemain
qu'un U-Boot se dirigeait vers Bordeaux tandis que les deux
autres devaient retourner à Penang, bien que la
destination de l'un d'eux ait ensuite été
changée en Batavia.
Glossaire
Source : U-BOATS History, Development and Equipment
1914-1945 de David Miller.
