M-175 (ex M-92)


M-172
M-172 (même type que le M-175)


- Comme ses sister-ships M-94 et M-99, le sous-marin côtier M-92 est construit au chantier Sudomekh de Leningrad où il est lancé en Octobre 1937. Affecté à la Krasnoznammenny Baltiiskii Flot (flotte balte à bannière rouge) en Juin 1938, il est mis en service en Octobre de la même année. En Mai 1939, le M-92 fait partie d'un certain nombre de sous-marins transférés via le canal de la mer Blanche à la Severny Flot (flotte du Nord) basée à Polyarny, juste au Nord de Mourmansk, sa désignation passant de M-92 à M-175. Initialement sous le commandement du kapitan-leitenant (lieutenant-commandant) P. N. Drachenov, il acquiert sa première expérience opérationnelle au Nord de la péninsule de Rybachy pendant la 'guerre d'hiver' avec la Finlande, mais ne participe pas aux combats. Lorsque la guerre avec l'Allemagne éclate, le M-175 est rattaché à la 4ème division sous-marine de la flotte du Nord et placé sous le commandement du starshii leitenant (lieutenant supérieur, puis kapitan-leitenant) M. L. Melkadze, qui a succédé à Drachenov en Février 1941. Les quatre premières patrouilles de front du M-175 sous les ordres de Melkadze ne donnèrent lieu à aucun naufrage confirmé, bien qu'il affirme avoir coulé un navire marchand dans le port norvégien de Havninberg en Octobre 1941 au cours de la dernière de ces patrouilles. Cette affirmation n'a toutefois pas été corroborée par des sources allemandes ou norvégiennes.
- Le conflit sur le théâtre septentrional de la guerre en mer - englobant la mer de Barents et certaines parties de l'océan Arctique - offre au service des sous-marins soviétiques une liberté de mouvement beaucoup plus grande que dans la Baltique. Les quinze unités basées à Polyarny sont rejointes au début de la guerre par huit navires plus grands provenant de la Baltique et, par la suite, par une paire de bateaux britanniques, les HMS/ms "Tigris" et "Trident" (tous deux de classe 'T'. Cette force sous-marine est renforcée par un certain nombre d'embarcations de surface auxiliaires (essentiellement des bateaux de pêche transformés) et un nombre croissant de croisières sont effectuées dans la mer de Barents et finalement jusqu'aux fjords norvégiens. Cependant, comme les Allemands, la marine soviétique trouve que ces eaux septentrionales constituent un environnement difficile pour les opérations sous-marines. Bien que la flotte du Nord bénéficie d'un accès à la mer de Barents toute l'année à partir de Polyarny, les conditions sont difficiles : froid extrême, mauvaise visibilité et mer agitée sont la règle plutôt que l'exception. Les résultats sont donc toujours difficiles à obtenir, et bien que le commandement naval revendique finalement un million de tonnes de navires allemands pour la force sous-marine de la flotte du Nord entre 1941 et 1944, les archives d'après-guerre indiquent que 100 000 tonnes sont plus proches de la réalité. Dès le 06 Janvier 1942, l'amiral V. I. Kuznetsov, chef d'état-major de la marine soviétique, affirme que quarante-huit navires marchands ennemis ont été coulés sans perte, mais la source moderne la plus fiable de données pour ce théâtre ne corrobore que treize victimes. Kuznetsov a cependant raison d'affirmer que la Flotte du Nord n'a pas encore subi la perte d'un seul sous-marin, mais cette statistique ne doit plus durer très longtemps. Deux jours plus tard, le M-175 part pour sa cinquième patrouille en première ligne. Tôt le matin du 10 Janvier, l'U-584 est en plongée, alors fait route de Niedenfjord à Kirkenes pour sa deuxième patrouille dans les eaux du Nord, détecte la présence d'un sous-marin ennemi sur son équipement d'hydrophones.

- Les circonstances du naufrage du M-175 ne laissèrent au commandement de la Flotte du Nord que peu d'indications quant à son sort. Ne répondant pas aux messages radio répétés et étant en retard à Polyarny, le M-175 fut présumé perdu avec tout son équipage, bien que la possibilité qu'il ait été retrouvé par un U-Boot ne fut envisagée qu'après que les Soviétiques eurent obtenu des copies d'un journal finlandais publié le 01 Janvier et rapportant qu'un sous-marin allemand avait coulé un sous-marin russe. Bien qu'il n'y ait aucune preuve concluante quant à l'identité de la victime de l'U-584, le fait que le M-175 ait disparu à ce moment-là dans une zone patrouillée par aucun autre sous-marin de la flotte du Nord rend les preuves circonstancielles accablantes.
- Le Klt Melkadze et ses dix-neuf hommes d'équipage sont vraisemblablement morts sur le coup dans les puissantes détonations décrites dans le journal de guerre de Deecke. Parmi eux se trouvait le chef mécanicien de la 4e division sous-marine, l'inzhenerkapitan-leitenant (capitaine de corvette mécanicien) V. S. Shilyaev, affecté au M-175 à titre non officiel. Félicité pour son héroïsme après le naufrage du M-94, Shilyaev avait été victime d'une deuxième catastrophe sous-marine.



Libre traduction par l'auteur du site des pages 178, 179, et 180 de l'ouvrage "U-Boat Attack Logs" de Daniel Morgan & Bruce Taylor chez Seaforth Publishing.

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