KTB U-952



Patrouille du 06 Septembre au 23 Octobre 1943 : PG 30787, NHB, reel 1140, p. 301
20 Septembre
Heure
Détails
Événements
18h32
 
Transmission W/T entrante 1813/201106 : vers Leuthen. Une fois le court signal de Kinzel reçu, tous les bateaux doivent rester en surface et se diriger vers le convoi à la vitesse maximale. Selon le 'B-Dienst', seuls deux avions escorte un convoi jusqu'à présent (1).
19h22
 
Transmission d'un signal court entrant 1922/20/111 : Un destroyer, un navire à vapeur, ma position AK 0259 (2). Les détails de la position me semblent être une erreur de navigation, car je suis moi-même sur place, mais je ne vois rien ni Bahr, ni les navires signalés.
20h00
Carreau AK 0259
Vent d'Ouest de force 2
Mer force 0-1
Nuages 1
Très bonne visibilité
 
21h40
Carreau AK 0242
Canonniers à leurs postes ! Le "Liberator" apparaît au relèvement 10° vrai, altitude moyenne, portée extrême, essayant de garder le soleil derrière lui. L'attaque survient alors que le bateau fait demi-tour.
21h45
 
Des obus et quatre bombes qui tombent tout près. Tout le bateau bondit, descend brièvement et lourdement par la poupe, puis est trempé dans des colonnes d'eau qui tombent. L'attaque se fait sur bâbord mais comme à la suite de manœuvres violentes, toutes les bombes sont tombées sur tribord. Panne de gouvernail, gyrocompas hors service, les compresseurs 'Junker' ont sauté de leur base et il y a une déchirure de 2 cm entre les deux flak jumeaux. Pas de victimes, bateau capable de plonger.
21h54
 
Transmission de signaux courts sortants : Attaqué par un avion, position AK 0242. U-952.
Avec une direction rudimentaire et tous les moteurs au maximum de leur vitesse, je garde l'avion derrière moi à tout moment afin d'avoir tous les canons en position en cas de nouvelle attaque. L'avion tente à nouveau d'attaquer depuis le soleil mais ne parvient pas à suivre. Il est impossible de garder le cap alors que nous tournons en rond avec les deux compas cassés, le compas magnétique complètement et le compas gyroscopique en panne pendant 45 minutes. La panne de direction est rapidement traitée.
22h30
 
Transmission d'un court signal sortant : L'avion maintient le contact. U-952.
23h14
 
Avion perdu de vue dans le crépuscule. Me dirige vers le convoi à la vitesse maximale.
23h20
 
Transmission W/T entrante 2254/201120 : Vers Leuthen : 1.) Les rapports de contact suggèrent que le convoi avance en grand cercle. Bahr aperçoit probablement une partie du convoi. 2.) Continuez les recherches à la vitesse maximale en supposant que la route de l'ennemi se situe entre 280° et 240°. Point de départ ?93° (3) 3.) Envisager des moyens d'utiliser l'Hagenuk pour détecter les navires à l'aide d'un radar et ainsi maintenir le contact avec le convoi (4).
23h54
 
Projecteur infrarouge en vue au relèvement 110° vrai. Au début, on pense qu'il s'agit d'un avion.
21 Septembre
00h11
 
De nouveau, nous voyons un projecteur rouge. Mais aucune trace radar. Il doit faire partie de l'escorte du convoi - probablement envoyé par l'avion précédent (5). À l'approche de l'avion, en utilisant le projecteur avec parcimonie, nous l'identifions comme un destroyer, inclinaison 0°, se rapprochant dans notre sillage à grande vitesse. L'équipage des torpilles aux postes de combat.
00h22
Carreau AK 2962
Vent d'Ouest-Nord-Ouest force 3
Mer force 2-3
Nuages 5
Bonne visibilité
Nous tirons une torpille T5 depuis le tube V. Vitesse de l'ennemi 18 nœuds, portée 5000 mètres, profondeur 5 mètres (6). Avant de tirer, nous réduisons la vitesse afin de nous rapprocher de la cible et nous attendons que le projecteur se rallume pour tirer directement sur la source de lumière infrarouge (7).
Plongée d'alarme !
00h25
 
Une détonation extrêmement puissante (8).
00h27
 
Des bruits de naufrage qui peuvent être clairement entendus à l'oreille nue dans notre bateau. Ils sont suivis d'un bruit sourd de craquement, comme celui de cloisons qui s'effondrent. Aucun bruit d'hélice ou de charges de profondeur; je pense que le destroyer a dû couler.
Le bateau ne peut pas faire directement surface car les dommages causés par les bombes de l'avion signifient que nous ne serions pas en mesure de plonger à nouveau immédiatement en cas d'urgence. Le moteur électrique de tribord est hors service, ainsi que l'appareil du groupe des hydrophones, deux éléments de la batterie n°1 sont rompus, la prise d'eau froide du diesel tribord est endommagée, et les porte-broches de l'embrayage principal de tribord sont également endommagés. J'ordonne le rechargement et les réparations sous l'eau. Cap à 270°.
01h35
 
Un certain nombre de charges de profondeur à proximité du bateau.
01h37
 
Appareil d'hydrophone en état de marche. Deux paliers d'hydrophone à 80° et 290°, volumes 4 et 5.
Le bateau est dépassé par le groupe de chasse à plusieurs reprises mais il n'est pas détecté.


1) Le Kptlt Manfred Kinzel, commandant de l'U-338, avait auparavant signalé son intention de rester à la surface et d'affronter les avions ennemis avec son nouvel armement antiaérien. Ironiquement, les exhortations du B.d.U. à d'autres bateaux pour alléger la pression sur lui en suivant une stratégie similaire sont arrivées alors que l'U-338 disparaissait sans laisser de traces, coulé par la corvette canadienne "Drumheller". Comme de nombreux commandants du groupe "Leuthen" l'ont sans doute apprécié, le B.d.U. a sous-estimé l'étendue de la couverture aérienne du convoi qui était assurée par le porte-avions marchand H.M.S. "Empire MacAlpine" et des avions à long rayon d'action en provenance d'Islande. Le 'B-Dienst' était le service de surveillance radio et de renseignement de la Kriegsmarine.
2) Envoyé par le Kptlt Rudolf Bahr de l'U-305 dont la transmission de ce signal est enregistrée dans l'entrée du KTB traitant de l'attaque du H.M.C.S. "St Croix". On ne sait pas exactement à qui est due cette "erreur de navigation", mais on pouvait s'attendre à de telles divergences pour les petits navires après des semaines de navigation en haute mer. En effet, il existe un certain nombre de coordonnées différentes du côté des Alliés pour la longitude et la latitude dans lesquelles le "St Croix" et le "Polyanthus" ont tous deux été coulés.
3) L'original comporte le "93" précédé d'un chiffre noir illisible. On ne sait pas très bien de quoi il s'agit ici.
4) Le B.d.U. fait référence au dispositif d'alerte radar "Wanze" récemment introduit par la société Hagenuk.
5) La corvette "Polyanthus", qui était en fait sur place pour couvrir les efforts de l'"Itchen" pour sauver les survivants du "St Croix".
6) Le "Polyanthus" a en effet été enregistré comme avançant à sa meilleure vitesse de seize nœuds. Contrairement aux armes conventionnelles, la trajectoire sinueuse caractéristique de la "Zaunkönig" lorsque les réglages de tir à proximité ou à distance ont été actionnés, il est impossible de déterminer la portée exacte de la détonation de la torpille et sa durée de fonctionnement.
7) Comme le reconnaît Curio, la lumière rouge était due à l'écran infrarouge que les Alliés ont commencé à installer sur leurs projecteurs au cours de l'été 1943 afin de minimiser la visibilité du faisceau lui-même.
8) Le "Polyanthus" explose. L'heure indiquée coïncide exactement avec l'évaluation initiale du Lt Cdr C. E. Bridgeman concernant le naufrage d'Itchen (22h25), modifiée par la suite par le Lt F. J. Young à la suite de discussions avec le sous-lieutenant F. J. Young du "Polyanthus". La Board of Enquiry (commission d'enquête) s'est prononcée en faveur de ce dernier moment.

Libre traduction par l'auteur du site des pages 343 et 344 de l'ouvrage "U-Boat Attack Logs" de Daniel Morgan & Bruce Taylor chez Seaforth Publishing.

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