L'invasion des Alliés en Normandie
- Après des mois de
préparatifs, l'invasion alliée de la France, tant
attendue, débute aux premières heures du 06 Juin
1944. Elle a lieu en Normandie et non, comme de nombreux
commandants supérieurs allemands le croyaient, dans la
région du détroit du Pas de Calais. Des navires
transportant 287 000 hommes des différentes armes quittent
les ports d'embarquement aux premières heures du 05 Juin
afin de se rassembler en masse cette nuit-là dans la zone
de contrôle à 30 à 40 nautiques au large des
côtes anglaises au Sud-Est de l'île de Wight.
L'armada s'engage ensuite dans dix chenaux balayés en
direction de la baie de la Seine tandis que de fortes attaques
aériennes alliées sont lancées contre les
défenses côtières et les lignes de
ravitaillement allemandes. Les dix principales batteries
d'artillerie côtière sont attaquées par 1 140
bombardiers britanniques larguant 5 000 tonnes de bombes.
À l'aube, une deuxième vague de 1 100 avions de
l'USAF répète l'offensive aérienne.
- Peu après minuit, le 06 Juin, des forces
aéroportées sont larguées ou
débarquées par 2 400 avions britanniques et
américains et 850 planeurs transportant des troupes.
Tôt ce matin-là, par mauvais temps, les
premières forces d'invasion atteignent la côte.
Elles sont suivies par 6 500 navires alliés, dont 4 500
transportent des troupes, des chars et des péniches de
débarquement remplies de véhicules blindés.
Il y a 75 convois, chacun long de cinq nautiques. Dans la
soirée, les Alliés ont pénétré
le « mur de l'Atlantique » sur quarante huit
kilomètres de sa longueur et établi trois
têtes de pont de deux à neuf kilomètres de
profondeur.
- L'OKW a prévu des débarquements sur la
rive Sud du détroit de la Manche. L'évaluation
correcte de la situation par le commandant en chef du groupe
d'armées B, le maréchal Rommel, selon laquelle les
débarquements s'étendraient de l'embouchure de la
Somme jusqu'à la péninsule coréenne incluse,
est ignorée. (Notes)
- Au moment de l'invasion, 58 divisions allemandes sont
déployées en France, en Belgique et aux Pays-Bas.
Ces troupes ne sont pas vraiment aptes au combat. Trente-trois
divisions sont classées comme « statiques » ou
« sur une base ethnique », c'est-à-dire
constituées de conscrits Volksdeutsche des pays
occupés, et, n'ayant pas de véhicules, sont
relativement immobiles. Environ 18 divisions étaient soit
nouvellement constituées, soit en cours de regroupement.
La plupart des neuf divisions blindées ne disposent que de
90 à 130 chars chacune. La Luftflotte 3
stationnée à l'Ouest ne dispose que de 160 avions
aptes au combat. Des sections de la Luftwaffe ont
été transférées dans le Sud de la
France et en Tchécoslovaquie le 17 Mai.
- La stratégie anti-invasion sur les côtes du Nord
de la France consiste en un système de points forts, la
plupart étant indépendants les uns des autres en ce
qui concerne le contrôle des tirs. Les secteurs de plage
où les débarquements sont considérés
comme les plus probables ont été minés ou
protégés par des grillages, des haies de
barbelés, des pièges explosifs, etc., mais de bons
bunkers n'existent que dans des endroits isolés. La
demande de Rommel à la Kriegsmarine de poser des
mines terrestres avec des détonateurs magnétiques
et acoustiques au large des obstacles côtiers de
l'armée dans le tronçon entre Vire et Orne, et de
semer des mines ancrées dans des eaux plus profondes, n'a
pas été respectée car le West Group
considère la zone comme sûre en raison des bancs de
sable et des récifs au large de la côte du
Calvados.
- Le plan opérationnel pour l'invasion et l'offensive
ultérieure de la Force expéditionnaire
alliée en France prévoit que les troupes
débarqueront le long d'une bande côtière de
80 kilomètres de long autour de la baie de Seine. Au
vingtième jour, la tête de pont doit
s'étendre sur 100 kilomètres de long et 10
kilomètres de profondeur à l'intérieur des
terres.
- L'opération Overlord est sous le commandement
suprême du General américain Eisenhower. Le Field
Marshal Montgomery commande les troupes d'invasion de
l'armée et le commandant en chef du 21st Army Group
: le General Omar Bradley dirige la 1 US Army. Les
débarquements ont lieu le long de la côte normande
entre Le Havre et Cherbourg, sous la juridiction de la 7.
Armee et de la 15. Armee allemandes. Les points focaux
des débarquements sont les plages de la côte Est de
la péninsule du Cotentin (section Utah), entre
Vierville et Colleville sur Mer (section Omaha), à
Arromanches (Gold), Ouistrehan (Juno) et Lyon sur
Mer (Sword).
- Les forces navales alliées sont divisées en deux
groupes : la Eastern Naval Task Force (Rear Admiral Vian)
composée de deux cuirassés, un monitor, 13
croiseurs légers, deux canonnières, 34 destroyers,
quatre sloops, 19 frégates, 129 dragueurs de mines, 17
corvettes, 116 embarcations diverses et 2 426 péniches de
débarquement. La Western Naval Task Force (Rear
Admiral américain Kirk) est composée de trois
cuirassés, trois croiseurs lourds, six croiseurs
légers, deux croiseurs légers français, un
monitor britannique, une canonnière hollandaise, 35
destroyers, 12 frégates, 118 dragueurs de mines, quatre
corvettes, 140 petits navires de combat et 1 700 péniches
de débarquement. Cette énorme armada est
renforcée au cours des jours suivants par sept autres
cuirassés, deux monitors, 23 croiseurs, trois
canonnières, 105 destroyers et 1 073 petits navires de
guerre.
- Les forces aériennes alliées ont la
suprématie aérienne avec leurs 10 860 avions de
combat et 2 300 avions de transport. La Luftwaffe et la
Kriegsmarine n'ont que peu de moyens pour s'opposer
à cette puissante supériorité sur mer et
dans les airs.
- De quoi dispose la Kriegsmarine pour affronter 1 210
navires de guerre alliés, 4 120 bateaux de
débarquement et 1 600 navires auxiliaires et marchands ?
Le commandant en chef du Groupe Ouest, le Vizeadmiral Krancke,
dispose de trois torpilleurs, de 38 sous-marins, de 160 dragueurs
de mines, de 57 patrouilleurs et de 42 canots d'artillerie dans
la zone du débarquement du 06 Juin 1944. Le même
jour, le Grossadmiral Dönitz ordonne à 17 des 36
sous-marins qui se trouvent dans des U-Bunkers à Brest de
se diriger vers la Manche. Cela prend six à neuf heures.
En chemin, six des sous-marins sont touchés par une
attaque aérienne. Au cours des semaines suivantes, les
pertes augmentent considérablement. Malgré la
grande détermination et le courage de la marine allemande,
ses succès ne sont qu'une goutte d'eau dans l'océan
et n'auront guère d'effet sur le débarquement
allié.
Glossaire
Source : HITLER'S SECRET COMMANDOS
