H.M.S. Daring (H16)


H.M.S. Daring © B<i>f</i>Z
Le H.M.S. "Daring" en Méditerranée (© BfZ)


Type
Destroyer de Classe D ou Defender Class
Chantiers de construction
Thornycroft, Woolston
Programme 1930
Mise sur cale : 18 Juin 1931
Lancement : 07 Avril 1932
Mise en service : 25 Novembre 1932
Caractéristiques techniques
Longueur : 100,30 mètres
Largeur : 10,10 mètres
Tirant d'eau : 3,80 mètres
Déplacement : 1375 tonnes (1865 tonnes en pleine charge)
Puissance installée
36000 ch
Propulsion
Turbines à vapeur à engrenages Parsons
3 chaudières à 3 tambours Admiralty
2 hélices
Gasoil
461 tonnes
Vitesse maxi
36 nœuds
Autonomie
5500 nautiques à 15 nœuds
Armement
4 x 1 - 120/45 QF Mk IX
1 x 1 - 76/45 QF Mk I/II/III/IV
2 x 1 - 40/39 2pdr QF Mk II
2 x 4 - 533 TT
2 DCT
1 DCR (20 DC)
Senseurs
Sonar Type 119
Équipage
145 hommes
Commandant
Cdr S. A. Cooper RN
Victimes/Survivants
156/5



- Construits selon les estimations dès 1930, les destroyers de classe 'D', dont le H.M.S. "Daring" est la troisième unité, sont des répliques virtuelles de la classe 'C' précédente, mais avec des charges de profondeur supplémentaires et un meilleur armement antiaérien. Leur apparition au moment où l'impressionnante classe japonaise "FubukiFubuki © Wikipédia" est mise l'eau est la première indication que la Grande-Bretagne a perdu son avance dans la conception des destroyers, tandis que les mesures d'austérité signifient que quatre bâtiments de la classe, "Daring" inclus, ne peuvent initialement être équipés de la nouvelle mitrailleuse de .5 pouces. Il est mis sur cale aux chantiers John l. Thornycroft & Company Limited à Woolston, Southampton en Juin 1931, le "Daring" est lancé en Avril 1932 et mis en service en Novembre de la même année. À son achèvement, il entre en service à la 1st Destroyer Flotilla, Mediterranean Fleet, le "Daring" rejoint ses sister-ships en Janvier 1933. Ils s'y sont restés à l'exception d'un bref séjour dans la mer Rouge et dans le golfe Persique à l'automne de 1933 jusqu'à ce qu'ils soient renvoyés en Grande-Bretagne pour y être réaménagés en Août 1934, celui du "Daring" ayant lieu à Sheerness (Angleterre). En Avril de la même année, le "Daring" a comme premier commandant le Cdr Lord Louis Mountbatten, le futur comte Mountbatten de Birmanie. En Décembre 1934, la 1st DF (Destroyer Flotilla) s'embarque pour "China Station" où Mountbatten passe à contrecœur son commandement à son arrivée à Singapour. Renumérotée 8th et ensuite 21st Flotilla, la classe passe les dernières années de paix basées à Hong Kong jusqu'à ce qu'elle soit renvoyée dans les eaux européennes lors du déclenchement de la guerre. Cependant, le "Daring" reste à Aden pour l'escorte et la patrouille dans la mer Rouge jusqu'en Novembre 1939 et ne rejoint jamais ses sister-ships. Après l'accostage et les réparations à Malte, le "Daring" navigue vers le Nord, atteignant Belfast le 07 Janvier 1940 après avoir escorté le croiseur marchand armé H.M.S. "Dunnottar Castle" de Gibraltar. D'autres réparations suivent à Portsmouth, à l'issue desquelles il rejoint le 10 Février le 3rd DF, Home Fleet, pour Scapa Flow. Il y reste à peine plus d'une semaine.

- Le 17 Février 1940, le "Daring" reçoit l'ordre de rejoindre le convoi HN 12 ("Homeward Norway") [1] transportant du minerai de fer entre le port norvégien de Bergen et Methil sur la côte écossaise. Le HN 12 comprend une vingtaine de navires déployés en colonnes de six ou sept navires chacune, un destroyer à chaque quart et le sous-marin H.M.S. "Thistle" à l'arrière. Dans les premières heures du 18 Février, le convoi HN 12, qui fait alors 7½ nœuds, atteint un point situé à 45 nautiques à l’Est de Wick, sur la côte Nord de l'Écosse et à un peu plus de cinquante kilomètres au Sud-Est des Orcades. Les H.M.S. "Daring" et "Ilex" gardent la station sur sa hanche bâbord et tribord, avec "Delight" et "Inglefield" sur l'avant bâbord et tribord respectivement. Étant donné que le B-Dienst, le service de surveillance radio et de renseignement de la Kriegsmarine, a cassé le code administratif utilisé par la Royal Navy pour transmettre des informations sur les départs de convois, il est raisonnable de supposer que le B.d.U. a été informé de l'existence de du convoi HN 12 et que la rencontre qui suit n'est pas tout à fait fortuite. Quoi qu'il en soit, le Kptlt Otto Kretschmer est prévenu de l'approche du convoi HN 12 par l'U-19 (Kptlt Joachim Schepke) quelques heures auparavant et ses guetteurs avaient dûment aperçu les unités avant du convoi peu après minuit. Incapable, à cette occasion, d’utiliser sa tactique de pénétration du convoi lui-même, Kretschmer choisit plutôt une cible simple à l’arrière du convoi contre laquelle il tire une seule torpille à 800 mètres. Sa tâche est facilitée par le fait que, même si les escortes avancées naviguent en zigzaguant, les escortes arrière ne le font pas. En quelques minutes le "Darling" a disparu.
- Extrait du KTB de l'U-23.



Position du naufrage du H.M.S. Daring


- La torpille de Kretschmer frappe le "Daring" sur bâbord arrière vers 02h55, heure du navire, l'explosion initiale étant considérée comme une lueur rouge terne provenant de "Thistle". Comme l'observe Kretschmer, cela a été suivi d'une seconde explosion, probablement dans sa soute à munition arrière, à laquelle la disparition rapide du "Daring" peut être attribuée. Voici le récit du plus jeune survivant, le matelot de 3ème classe William Edward Woodnut : J'étais à l'un des postes de tir du quart du milieu et j'attendais avec impatience le moment où, très bientôt, je devrais être dans mon hamac, quand soudainement il y a eu une explosion terrible. Le navire s'est brisé en deux. J'ai été jeté sur le pont et j'ai vu la cheminée tomber vers moi. Heureusement, elle a heurté le canon et a rebondi dans l'eau. Puis j'ai coulé avec le navire car il y a eu une deuxième explosion. Je me souviens avoir remonté à la surface pour trouver la mer couverte de pétrole.
- Le seul officier survivant, le lieutenant L. A. Rogers, signale à la Commission d'enquête qu'elle a simplement "tremblé, gîté sur bâbord et coulé en moins de 30 secondes". Les observations de Kretschmer sont corroborées dans les récits britanniques: son arrière brisé, la partie avant de Daring a mis au moins une demi-heure à couler tandis que la poupe s'est immédiatement levée avant de s'affaisser jusqu'à ce que seule la pointe reste à la surface.
- La perte de H.M.S. "Thistle" corps et biens le 10 Avril empêche la tenue d'une commission d'enquête plus officielle. Néanmoins, le naufrage amène le commandant en chef de la flotte, l'amiral Sir Charles Forbes, à ordonner que les instructions permanentes, contre les escortes zigzaguant lorsqu'elles sont stationnées à l'arrière du convoi doivent être modifiées immédiatement.
- Du côté de l'équipage : Le H.M.S. "IlexH.M.S. Ilex" est le premier à passer devant le lieu de sa disparition à 0 h35 (environ 40 minutes après le naufrage), signalant au H.M.S. "Thistle" de secourir les survivants pendant qu'elle tente de localiser le sous-marin avec son appareillage Asdic. Perplexe devant cet ordre et apparemment ignorant de l'attaque de Kretschmer sur son propre navire six minutes après celle du "Daring", le commandant du "Thistle" (Lt Cdr W.F. Haselfoot) demande à l'Ilex de descendre un bateau de sauvetage pour aider à la recherche de survivants. Cependant, le balayage Asdic de l'Ilex l'a déjà emmené hors de portée visuelle et il ne reçoit pas le signal du "Thistle". Commentant le naufrage, l'amiral Forbes déclare qu'en l'absence d'un contact ferme avec Asdic, l'Ilex n'aurait pas dû abandonner le lieu du naufrage sans avoir mis à l'eau un bateau de sauvetage. Lorsque le "Thistle" se dirige vers l'épave un peu plus tard, seuls trois survivants sont en vue, l'un dans l'eau (qui disparait rapidement), un autre accroché à la poupe et un matelot s'accrochant à un radeau qui indique qu'il a le bras cassé. Sans bateau pour aider au travail de sauvetage, le "Thistle" manœuvre aussi près qu'il peut s'approcher du radeau pendant que le Lt R. P. N. N. Ennor plonge dans l'eau avec un bout. Après avoir mal compris les instructions, le naufragé lâche le radeau et s'accroche à son sauveteur potentiel, les deux hommes coulent immédiatement. Ils refont surface séparément, Ennor fait une autre tentative de sauvetage, mais tous deux sont maintenant couverts d'hydrocarbures et le marin lui échappe et disparait. L'attention est maintenant tournée vers l'homme de la partie arrière du "Daring" qui est secouru à 04h30 avec l'aide de deux baleinières de l'Ilex qui est revenu sur les lieux sans avoir eu de contact ferme avec l'U-23. Pendant ce temps, quatre autres hommes réussissent à monter dans un radeau 'Carley' et à s'éloigner de l'épave avant de dériver pendant plusieurs heures. L'un d'eux est le matelot de 3ème classe Woodnut: De l'air sous mes cirés m'a permis de me maintenir à flot et j'ai nagé jusqu'à ce que je croise deux marins [en fait trois] accrochés à un radeau Carley. L'un d'eux est monté à bord et m'a tiré avec l'autre homme. Il faisait noir, et nous pouvions entendre les cris des autres hommes, mais nous ne pouvions pas les voir.
- En voyant un sous-marin, ils le saluent, pensant qu’il s’agit du "Thistle" mais renoncent quand il s’avère que c’est un allemand; Le journal de Kretschmer ne fait aucune référence à cette affaire. Ils sont finalement recueillis par le H.M.S. "Inglefield" après 06h45, ce qui porte à cinq le nombre de survivants du "Daring". Il y a 156 disparus. Le H.M.S. "Ilex" se dirige vers Rosyth le 19 et le H.M.S. "Inglefield" vers Scapa Flow le 20, les membres d'équipage survivants y sont débarqués.

[1] Ce convoi est composé de vingt-six bâtiments marchands, escorté par dix navires de guerre. Il est parti des eaux norvégiennes le 16 Février 1940 et arrive à Methil (Écosse) le 19 Février.

Libre traduction par l'auteur du site des pages 17, 18 et 19 de l'ouvrage "U-Boat Attack Logs" de Daniel Morgan & Bruce Taylor chez Seaforth Publishing.
Sources : le Net



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