H.M.S. "Arbutus"


H.M.S. Arbutus (© BfZ)
H.M.S. "Arbutus" (© BfZ)


Type
Chantiers de Construction
Blyth Shipbuilding & Drydock Co. Ltd, Northumberland
Mise sur cale
30 Novembre 1939
Lancement
05 Juin 1940
Mise en service
12 Octobre 1940
Caractéristiques techniques
Longueur : 62,56 mètres
Largeur : 10,05 mètres
Tirant d'eau : 3,42 mètres
Déplacement : 940 tonnes
Propulsion
2 x chaudière à tubes de fumée
1 x machine à vapeur à triple détente 4 cylindres
Puissance : 2050 kW
Vitesse maxi
16,5 nœuds
Autonomie
3500 nautiques à 12 nœuds
Armement
1 × BL 4 in (102 mm) Mk IX
1 x mitrailleuse quad 0.5 in (13 mm)
2 x mitrailleuse Lewis 0,303 po (7,7 mm)
2 x supports de charge de profondeur arrière
2 x lanceurs avec 40 charges de profondeur
Équipage
85 hommes
Commandant
Lt. A. L. W. Warren DSC RNR
Victimes/Survivants
43/30+

- La corvette "Arbutus" de la classe "Flower" est mise sur cale au Blyth & Shipbuilding Co. de Northumberland en Novembre 1939, lancée en Juin 1940 et achevée en Octobre de la même année. Ayant effectuée ses essais au H.M.S. "Western Isles", le centre de formation à la lutte anti-sous-marine de Toberrnory, elle est affectée au 6th Escort Group of Western Approaches Command à Liverpool et début l'escorte de convois en Décembre 1940. Elle est au cœur de l'action pendant les quatorze mois suivants. Sa première et seule victoire survient le 07 Mars 1941 alors qu'elle escorte le convoi OB 293, l'U-70 étant endommagé par une attaque aux charges de profondeur est obligé de faire surface et est envoyé par le fond avec des tirs de la corvette "Arbutus" et de son sister-ship "Camellia". Le 05 Avril, elle envoie une équipe d'abordage sur l'U-76 qui a été forcé de remonter à la surface par les H.M.S. "Wolverine" et "Scarborough", mais leur prise espérée s'avère partiellement inondée et intenable à cause de gaz chlorhydriques. Les tentatives de la prendre en remorque aboutissent au naufrage de l'U-Boot et sur l'"Arbutus" son gouvernail est endommagé. La grande capture d'un U-Boot, celle de l'U-110 par les H.M.S. "Bulldog", "Broadway" et "Aubretia", devra attendre un mois de plus. Remis en état à Liverpool, l'"Arbutus" revient dans la mêlée en Juin, mais le 11 Juillet, elle est endommagée lors d'une collision avec le cargo "Blackheath" qui la renvoie dans la Mersey jusqu'en Septembre. Après un bref intermède avec le 36th Escort Group, elle est prise en charge pour un réaménagement et une reconstruction partielle dans le chantier de Gordon Alison à Birkenhead en Novembre, son séjour se prolonge dans la nouvelle année en raison de soupçons de sabotage. Ceci terminé, la corvette "Arbutus" rejoint le 6th EG, levant l'ancre pour la dernière fois le 18 Janvier 1942.

- Le 02 Février 1942, le convoi Outward North (Slow) 63 appareille de Liverpool dans le Canal du Nord et de là vers des destinations aux États-Unis et dans les Caraïbes. Son escorte est le 6th Escort Group composé de destroyers H.M. "Verity" (officier supérieur de l'escorte) et "Chelsea" avec la corvette "Arbutus". Trois jours plus tard, l'ON 63 rencontre une ligne de patrouille de trois U-Boote dont l'U-136 de Kptlt Heinrich Zimmermann, alors lors de sa première patrouille. Une activité radio intense suit l'observation du convoi par l'U-136, des signaux vers et depuis la B.d.U. ayant été transmis à pas moins de cinq reprises en même temps que des signaux de balise de l'U-136 pour tenter de faire monter l'U-213 (Oblt.z.S. Amelung von Varendorff) et l'U-591 (Kptlt Hans-Jürgen Zetzsche) sur le convoi avant la nuit. Cependant, ce trafic W/T constant est capté par le 6th EG et le signal de la balise de Zimmermann et la transmission radio de 20h15-20h21 (voir le KTB) permettent à l'escorte de déterminer clairement la position de l'U-136 grâce à la technologie sophistiquée (HF/DF). Le Cdr. R. H. Mills du "Verity" ordonne immédiatement de mettre le "Chelsea" et l'"Arbutus" à tribord du convoi pour poursuivre le contact.
- À 19h50, la corvette "Arbutus" signale un autre contact RDF et a ensuite aperçoit ce qui semble être un U-Boot plongeant sur sa proue à bâbord. En raison de la confusion sur le pont, le pattern de charges de profondeur est largué prématurément et avec un réglage trop peu profond, les détonations faisant sortir la dynamo de son bâti dans la salle des machines et plongeant le bord dans l'obscurité pendant deux minutes. Il n'est pas surprenant que le KTB de Zimmermann indique que ce pattern est loin d'être parfait. La chasse se poursuit, mais sans autre contact solide, le "Chelsea" finalement signale à l'"Arbutus" de mettre fin à la chasse. Le Lt A. L. W. Warren, commandant de l'"Arbutus" : ordonne de rallumer les feux de navigation et d'abandonner la passerelle pour le confort du carré, laissant l'officier de quart, le Lt V. G. Paramain RNVR, aux commandes et le navire toujours aux postes de combat. À 21h27, un autre signal est reçu du "Chelsea" ordonnant à l'"Arbutus" de la rejoindre pour retourner dans le convoi. Paramain transmet ce signal à Warren dans le carré des officiers qui répond en lui ordonnant de faire descendre le navire du poste de combat aux postes de défense (Defence Stations). Deux minutes plus tard, Paramain aide le maître de manœuvre à stabiliser l'"Arbutus" sur un nouveau cap à quelques centaines de mètres du travers tribord du "Chelsea" "quand pendant deux secondes peut-être, j'ai entendu ce que j'ai pris pour une torpille en approche". Leur victime prévue devient un prédateur.
- Extrait du KTB de l'U-136.





- En l'absence d'une commission d'enquête (Board of Enquiry), la seule source officielle concernant la perte de l'"Arbutus" du côté allié est le rapport de son seul officier survivant, le Lt V. G. Paramain. Paramain enregistre une "terrible explosion alors que le navire est touché sur le côté tribord" à la hauteur de la cloison avant de la chaufferie n°1 à 21h38, heure du navire. Cette explosion ouvre toute la partie avant du navire, arrachant le revêtement du pont et laissant les installations supérieures "enchevêtrées". La partie arrière du pont ayant fait naufrage, Paramain et d'autres sont contraints de glisser le long des haubans du mât à travers les nuages de vapeur qui s'échappent pour examiner les dégâts du gaillard d'avant. L'"Arbutus" gîte maintenant à tribord, et si cela ne se termine pas par une explosion interne que Paramain juge peu probable le navire va rester à flot bien plus longtemps. Au milieu du navire "le pont au-dessus de la chaufferie a été soufflé, des tuyaux de vapeur de la chaufferie se retrouvent autour de la cheminée, et les débris de le côté tribord empêchent le dégagement de la yole bâbord". Une enquête plus poussée révèle que de la vapeur s'échappait de la porte du carré des officiers bâbord et que de l'eau avait déjà atteint le pont principal. Au moment où Paramain et les membres d'équipage qui peuvent se diriger à l'arrière du navire abandonné, le plat-bord tribord est inondé. Environ vingt-cinq minutes après l'attaque, l'"Arbutus" chavire et coule rapidement par la proue, laissant une épaisse couche de gasoil sur la surface qui prend immédiatement pris feu, probablement en raison de la rupture des bidons d'essence arrimés sur le pont supérieur. L'explosion de trois charges de profondeur marque la fin du H.M.S. "Arbutus".
- Le rapport du Lt Paramain dissimule à peine son dédain pour le commandement du Lt Warren la nuit où l'"Arbutus" est coulé. Paramain remet non seulement en question la procédure des charges de profondeur de Warren, impliquant que le lancement des patterns non coordonnés sont responsables de la panne de courant, mais il s'oppose fermement à son commandement : l'ordre de l'officier de navigation d'allumer les feux de navigation une fois la chasse à l'U-136 abandonnée - à tel point que Paramain demande au Sub-Lt A. K. Loten RNVR d'inscrire sa désapprobation dans le journal de bord, ce qui indique une rupture totale de respect pour Warren. Paramain est ensuite laissé tout seul tandis que Warren se dirige vers le carré des officiers, un endroit impensable pour un commandant de chercher refuge pendant que son navire est aux postes de combat. Peut-être est-ce une simple coïncidence ou une combinaison de bruit et de peur qui conduit Paramain à être deux fois ignoré alors qu'il rassemble l'équipage pour abandonner le navire, mais le ton et le contenu de son rapport et ses éloges pour personne sauf les hommes du H.M.S. "Chelsea" suggèrent un profond mécontentement quant au moral de son navire.
- Que ce fût le grief particulier du Lt Paramain ou la preuve d'un malaise plus large à bord reste un sujet de spéculation.

- Pour des raisons encore peu claires, le Lt Paramain semble avoir eu beaucoup de mal à persuader les survivants d'abandonner le navire de manière organisée. Il a eu du mal à se faire entendre lorsqu'il a ordonné à ceux qui se trouvaient sur le pont du bateau d'aller plus loin à l'arrière, et même lorsqu'il a fini par faire passer le message "aucune attention n'a été portée à cet ordre répété par ceux qui s'efforçaient de dégager la yole contre une gîte à tribord". Il a ensuite essayé d'inciter d'autres membres de l'équipage se trouvant sur le gaillard d'avant d'aller à l'arrière vers les radeaux, mais ceux-ci ont refusé. Après être allé à l'arrière pour aider le navigateur et d'autres personnes sur des radeaux, Paramain a ordonné que son canot de sauvetage soit ramené à bâbord pour tenter de récupérer toute personne ayant sauté du pont du bateau ou du gaillard d'avant". Trois ou quatre hommes ont ainsi été sauvés. Une fois que l'"Arbutus" fut parti, une nouvelle recherche de survivants fut effectuée et deux autres furent hissés sur les radeaux qui furent rassemblés pour améliorer leurs chances de sauvetage. Le "Chelsea" a passé un certain temps à chasser l'U-136 et selon Pararnain, il était presque trois heures (moins de deux heures selon le "Chelsea") avant qu'il ne revienne et baisse les filets de récupération aux premières heures du 06 Février. Les opérations de sauvetage étaient compliquées par le fait que «tous étaient plus ou moins saturés de mazout, ce qui rendait extrêmement difficile leur hissage à bord». Au total, trente-trois hommes ont été secourus, dont neuf considérés comme dans un état critique, dont l'un a succombé pendant la nuit. Étant donné que le 6th Escort Group était de toute façon dans l'obligation de se séparer de l'ON 63 à midi ce jour-là, il fut décidé de se rendre immédiatement à Londonderry où les blessés furent débarqués le 07, le reste atteignant Liverpool le 09.
- Le nom "Arbutus" a été repris par une corvette de la classe Modified Flower lancée au chantier naval de George Brown à Greenock en Janvier 1944 et mise en service dans la Royal New Zealand Navy en Juillet de la même année.



Libre traduction par l'auteur du site des pages 197, 198 et 199 de l'ouvrage "U-Boat Attack Logs" de Daniel Morgan & Bruce Taylor chez Seaforth Publishing.
Sources : le Net


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