H.M.S. (ex RMS) ANDANIA


© Bruce Taylor collection
L'Andania lorsqu'il sert, dans les années 1920, à la "Cunard Line" (© Bruce Taylor collection)


Type
Paquebot de Classe "A"
Sister-ships : "Antonia", "Austonia", "Aurania", "Ascania" et "Alaunia"
Chantiers de construction
R & W Hawthorn Leslie and Company, Limited, Hebburn
Lancement : 01 Novembre 1921
Voyage d'inauguration : 01 Juin 1922
Caractéristiques techniques
Longueur : 158,55 mètres
Largeur : 19,90 mètres
Déplacement : 13950 tonnes GRT
Propulsion
Turbines à vapeur double réduction
2 hélices
Vitesse maxi
16 nœuds
Capacité
1700 passagers:
500 classes de cabine
1200 3ème classe
Armement
En tant que croiseur marchand armé:
Canons de 8 × 6 po (152 mm)
Canons antiaériens de 76 mm
Plusieurs mitrailleuses
Charges de profondeur
Équipage
270 hommes
Commandant
Capt. D. K. Bain RN
Victimes/Survivants
0/353

- L'un d'une classe de six petits paquebots construits pour la Cunard Line, le RMS "Andania" est lancé à Hawthorn Leslie de Hebburn-on-Tyne le 01 Novembre 1921 et terminé en Mai de l'année suivante.
- Il navigue lors de son voyage inaugural de Southampton à Montréal le 01 Juin 1922 et est transféré à la ligne Hambourg-New York en 1924. À partir de 1927, il participe au service Liverpool-Greenock-Belfast-Québec-Montréal en collaboration avec Anchor et Donaldson Lines.
- Cependant, le début de la Dépression entraîne un déclin des échanges commerciaux qui par conséquence cause l'abandon du RMS "Andania" à l'automne 1932.
- Au moment où il reprend son service en 1934, la Cunard fusionne avec la White Star Line et le RMS "Andania" passe le reste de sa carrière en temps de paix à effectuer la ligne Liverpool-New York, à l'exception d'une période de réparation suite à une collision avec le pétrolier "British Statesman" en Décembre 1937.
- Le RMS "Andania" est réquisitionné par la Royal Navy le 02 Septembre 1939 et pris en main pour être converti en croiseur marchand armé dans le chantier naval de Cammell Laird à Birkenhead. Après les modifications dans l'Alfred Dock et avoir fait des essais à Liverpool Bay, le RMS "Andania" rejoint Greenock où, fin Novembre, il rejoint la "Northern Patrol" entre l'Angleterre et l'Islande.
- À part le fait que le Clyde l'a équipé d'un ballast flottant de 15000 barils de pétrole entre Février et Mars 1940 et que son engrenage a été réparé en Mai de cette année-là, le RMS "Andania" passe le reste de sa brève carrière à servir à ce poste.

- Les premières percées dans le décryptage des codes de l'Amirauté par B-Dienst, le service allemand de surveillance radio et de renseignement, permet à la Kriegsmarine de connaitre la situation d'un certain nombre de navires de la Northern Patrol au printemps et à l'été 1940, notamment les lignes de patrouille prévues de plusieurs navires de commerce armés.
- Envoyé dans les eaux islandaises pour y remédier, l'U-A est à la recherche du H.M.S. "Salopian" et du H.M.S. "Andania", pour finalement atteindre ce dernier au Sud de l'Islande le 13 juin. Cependant, l'U-A n'est pas en mesure de s'en approcher et l'Andania disparaît au Nord-Est. Confronté à des grains et par une mauvaise visibilité, le "K.K. Hans Cohausz" est de nouveau incapable d'attaquer lorsque l'Andania réapparaît ce soir-là, revenant sur son cap précédent. Lors de la troisième rencontre, dans la matinée du 14 Juin, Cohausz prend une position d’attaque à une distance d’environ 2500 mètres, mais sa proie continue et disparaît dans la brume et trois torpilles ratent leur cible. Néanmoins, le plan de navigation de l'Andania confirme à Cohausz la précision des renseignements, à savoir que les croiseurs marchands armés de la Northern Patrol naviguent sur des routes établies qui sont inversées toutes les douze heures. Bien sûr, le matin du 15 l'Andania réapparaît à peu près à la même heure que les jours précédents. Une distance de 5000 mètres combinée à une vitesse élevée dans une mer formée empêche Cohausz d'attaquer, mais il se contente d'attendre une nouvelle occasion. L'Andania passe à minuit, devant l'U-A pour la sixième fois en un peu plus de soixante-douze heures. Bien que toujours à 2500 mètres, il se profile dans la pénombre d’une nuit islandaise de Juin, donnant à Cohausz l’occasion d'attaquer la victime qu’il a traquée si patiemment.
- Extrait du KTB de l'U-A.



Position du naufrage du H.M.S. Andania



- Bien que le rapport du capitaine D.K. Bain (Commandant de l'Andania) à la Commission d'enquête mentionne que son navire a été secoué par de "lourdes explosions" à 23 h 30 le 15 (heure britannique), on ne sait toujours pas si l'une des torpilles de l'U-A ou les deux (comme Cohausz le croyait) ont trouvé leur cible. S'ils ont toutes les deux frappé l'Andania - et l'étendue des avaries laisse supposer qu'il en a été victime - ils l'ont fait au même endroit, à tribord, sur le flanc droit de la cloison séparant les cales n°5 et n°6. Quoi qu'il en soit, l'effet est dévastateur : les ponts "B" et "C" sont arrachés, les tunnels après le magasin arrière, les puits sont immédiatement inondés et les génératrices sont immergées, laissant le navire sans courant. L'antenne sans fil principale est détruite par l'explosion, ce qui enchevêtre l'antenne d'urgence, mais ces deux-là sont rapidement démêlés et un signal de détresse est transmis à 23h45. Les canons de l'Andania sont immédiatement utilisés, le début de trois heures de tirs incessants de la part de leurs équipages. Cependant, le pointage de la torpille reste une affaire de conjectures intelligentes jusqu'à ce que le périscope de l'U-A l'aperçoive à une distance de 1500 yards (≈ 1370 mètres) après le lancement de sa deuxième torpille. Celle-ci et la troisième et quatrième torpilles de Cohausz sont remarquées par ceux qui se trouvent sur le pont supérieur de l'Andania pour passer à l'arrière - une juste à cinquante pieds (≈ 15 mètres). Ceux qui ne sont pas essentiels au sauvetage du navire ou à l'armement des canons sont évacués dans des bateaux à 01h15 le 16, pour être mis à la dérive une heure plus tard. À 02h10, le navire s'enfonce par l'arrière avec une inclinaison de 10 à 15 degrés et avec une gîte progressive sur bâbord. Malgré l'utilisation de toutes les pompes disponibles et les efforts herculéens du département d'ingénierie, il s'avère impossible d'endiguer le flux d'eau qui finalement atteint les pompes elles-mêmes. Les salles des machines sont évacuées à 02h30 et dix minutes plus tard, le capitaine Bain ordonne à tous les autres membres d'équipage de quitter le navire, une opération qui se termine à 03h10. Pour l'Andania, la fin arrive soudainement à 06h55, le navire disparaissant en l'espace d'une minute. C'est le troisième navire marchand armé perdu en dix jours et, comme le "Carinthia" avant lui, on considère qu'il n'y a pas assez de barils de pétrole dans ses cales pour maintenir sa flottabilité en cas d'attaque.

Malgré les dégâts importants infligés par Cohausz, les détonations ne provoquent aucuns morts et seulement quatre hommes sont blessés. De l'aide, aussi, est à portée de main. Bien que les ordres permanents empêchent le croiseur marchand armé H.M.S. "Derbyshire" de s'arrêter pour ramasser les survivants, il peut voir l'Andania à l'horizon et peut d'intercepter le chalutier islandais "Skallagrímur" et de le persuader de lui venir en aide. Le "Skallagrímur" arrive sur les lieux cinq minutes après le naufrage de l'Andania et peut embarquer l'ensemble de l'équipage du navire sans incident. Cependant, son apparition n'est pas unanimement saluée, car on pense au départ qu'il est norvégien, ce qui soulève la possibilité qu'un équipage de Quisling puisse remettre les rescapés aux Allemands. Le destroyer H.M.S. "Forester" arrive peu après, mais comme le temps est maintenant trop mauvais pour envisager un transfert, il reste pour l'escorter jusqu'à ce que les conditions se modèrent plus tard dans l'après-midi. Après un transfert réussi, l'équipage arrive à Scapa Flow peu avant minuit le 17. Au cours des semaines suivantes, le sous-lieutenant W. E. Warwick RNR s'acquitte de ses dernières fonctions en tant que trésorier du mess de l'Andania, distribuant 3,40 £ à chacun de ses cinquante membres à partir des 160 £ qu'il a récupérées avant le naufrage. Sur ces cinquante-et-un, trente-et-un reconnurent le remboursement, Warwick conservant les reçus pour le reste de sa vie.



Libre traduction par l'auteur du site des pages 37, 38, 40 et 4 de l'ouvrage "U-Boat Attack Logs" de Daniel Morgan & Bruce Taylor chez Seaforth Publishing.
Sources : le Net



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