U-Bunker de Saint-Nazaire
- Le port de Saint-Nazaire tombe aux mains
des Allemands au cours de l'été 1940. Les travaux
de construction de l'U-Bunker commencent en Mars 1941 dans le
bassin Sud du port. Les quatre premières sur un total de
14 alvéoles sont prêtes à être
utilisées en Juillet 1941, tandis que les travaux se
poursuivent sur le reste de la structure. Les cinq
premières alvéoles mesurent environ 130
mètres de long et 18 mètres de haut. Chacune a une
largeur de 14 mètres avec un mur de séparation
entre chaque alvéole de 1,25 mètre à 1,5
mètre d'épaisseur. La séparation de
l'alvéole n°1 avec le mur extérieur du
côté Nord est un espace de stockage de 22
mètres de large, s'étendant sur toute la longueur
de l'alvéole. Entre les alvéoles n°5 et n°6
se trouve une zone de stockage qui s'étend sur toute la
longueur de l'alvéole et sur une largeur de 8
mètres environ. Les alvéoles 6 à 8 sont
identiques aux cinq premières. Ensuite, les
alvéoles 9 à 12, plus courtes que les
alvéoles précédentes avec 124 mètres
de longueur, mais plus larges avec 20 mètres et
séparées par des cloisons de 1,25 mètre
d'épaisseur. Une autre zone espacée d'environ 8
mètres de large sépare l'alvéole n°12
des alvéoles 13 et 14 qui, une fois de plus, ont une
largeur de 20 mètres.
- À l'arrière du complexe de l'U-Bunker,
immédiatement derrière chaque alvéole, se
trouvent un certain nombre d'ateliers, chacun ayant la même
largeur que l'alvéole. Sur les murs latéraux Nord
et Sud du complexe, en ligne avec l'arrière des
alvéoles, se trouve une porte
d'entrée de 5 mètres
de large menant
à un couloir s'étendant sur toute la largeur du
complexe. Dans l'ensemble, le complexe de l'U-Bunker a une
largeur de 295 mètres. Six des alvéoles sont des
bassins à flot tandis que les autres peuvent être
pompées et utilisées pour comme cale sèche.
La première Flottille, la 7.U-Flottille 'Wegener', arrive en
Juin 1941. En Février 1942, elle est rejoint à
Saint-Nazaire par la 6.U-Flottille
'Hundius'.
- Au milieu de l'année 1943, l'Organisation Todt commence
à renforcer le toit du bunker, en ajoutant près de
4 mètres à son épaisseur. À
l'origine, les U-Boote doivent entrer dans le bassin principal
(Nord) par le quai de Normandie, puis passer par une
écluse plus petite dans le bassin Sud. L'attaque du
Commando britannique en Mars 1942 (Opération Chariot),
lorsque le destroyer H.M.S. "Campbeltown", chargé
d'explosifs, est enfoncé dans la porte du quai et explose,
met en évidence la vulnérabilité du
système. En conséquence, une nouvelle écluse
est construite directement en face de l'entrée de
l'U-Bunker, donnant un accès direct à l'eau libre
et protégée par un bunker en béton.
- Les bunkers font leurs preuves lors de nombreux raids
aériens des Alliés, sans aucune perte ou dommage
subi par un U-Boot à l'intérieur - malgré la
destruction presque totale de la ville. Au total, 30 raids
majeurs sont enregistrés sur les bunkers de St Nazaire,
trois en particulier étant extrêmement lourds. Le 28
Février 1943, plus de 430 bombardiers de la RAF pilonnent
le port [1]. Cela est suivi le 22 Mars par un autre raid
impliquant plus de 350 avions [2], et le 28 Mars par plus de 320
avions [3]. Un total de 58 avions ennemis est enregistré
comme ayant été perdus au cours de ces raids
[4].
- Après le jour J, les U-Boote basés à St
Nazaire rejoignent en Norvège, le dernier partant est l'U-267 qui quitte Saint-Nazaire le 23
Septembre 1944. La base, cependant, est rigoureusement
défendue, ayant été déclarée
par Hitler comme 'Festung'. Les troupes sous le commandement de
Generalleutnant Junck résistent à toutes les
tentatives alliées de prendre le port jusqu'au dernier
jour de la guerre. Au cours de cette période, de nombreux
sous-marins allemands effectuent le voyage jusqu'à
Saint-Nazaire avec des fournitures essentielles: en
Février 1945, l'U-275 accoste pour
réparer son 'Schnorchel'. Le tout dernier bateau à
partir est l'U-255, qui attend à
Saint-Nazaire depuis un certain temps des réparations.
Après l'arrivée à l'automne 1944 d'un
hydravion transportant des pièces de rechange, des travaux
de réparation sont effectués et l'U-255 quitte
finalement Saint-Nazaire le 8 Mai 1945, juste à temps pour
se rendre aux Alliés. Le dernier bateau à arriver
à Saint-Nazaire est l'U-510,
arrivé au terme d'un long voyage depuis
l'Extrême-Orient, le 23 Avril 1945. Il est là quand
les Alliés finalement prennent le contrôle du port
et est en si bon état qu'il est
récupéré la marine française
où il va servir sous le nom de "Bouan".
[1] Le 28 Février 1943 : Mission du jour : Bombardement
par la R.A.F./Bomber Command et signalisation par la P.F.F.
(Pathfinder Force; P.F.F. : 83e (19 "Lancaster"), 35e (8 Halifax), 7e (2 Stirling), 109e (2 Mosquito), Groupe I : 12e (10 Lancaster),
101e (11 Lancaster), 103e (11 Lancaster), 166e (7 Wellington), 199e (8 Wellington), 300e
(4 Wellington), 301e (4 Wellington), 305e (3 Wellington), 460e
(13 Lancaster), Groupe III : 115e (4 Wellington), 15e (13
Stirling), 75e (6 Sterling I), 90e (9 Stirling), 149e (12
Stirling), 214e (11 Stirling), 218e (9 Stirling I), Groupe IV :
51e (71 Halifax), 429e (Halifax), 196e (13 Wellington), Groupe v
: 49e (33 Wellington), 44e (87 Lancaster), Groupe VI : ? (20
Halifax), 426e (46 Wellington), 427e (?). Total : 436
appareils. 409 appareils participent à cette action et
bombardent les installations portuaires. Ils larguent 522 tonnes
de bombes explosives et incendiaires. La ville est
détruite à 60%. Il est à déplorer 39
tués et 36 blessés.
[2] Le 22 Mars 1943 : Mission du jour : Bombardement par la
R.A.F./Bomber Command et signalisation par la P.F.F.; P.F.F. :
109e (6 Mosquito), 7e (5 Stirling), 35e (10 Halifax), 83e (13
Lancaster), 156e (13 Lancaster), Groupe I : 12e (8 Lancaster),
100e (5 Lancaster), 101e (8 Lancaster), 103e (8 Halifax), 460e (8
Lancaster), Groupe III : 115e (7 Lancaster), 15e (9 Stirling),
75e (8 Stirling), 90e (8 Stirling), 149e (15 Stirling), 214e (8
Stirling), 218e (10 Stirling); Groupe IV et Groupe V : 51 Halifax
et 120 Lancaster; Groupe VI : 38 Halifax. Total : 357
appareils. 296 appareils participent à cette action. Ils
larguent 583,6 tonnes de bombes explosives et incendiaires.
[3] Le 28 Mars 1943 : Mission du jour : Bombardement par la
R.A.F./Bomber Command et signalisation par la P.F.F.; P.F.F. :
109e (7 Mosquito), 7e (4 Stirling), 35e (5 Halifax), 156e (9
Lancaster); Groupe I : 12e (7Wellington), 100e (5 Lancaster),
103e (8 Lancaster), 166e (12 Wellington), 199e (13 Wellington),
300e (5 Wellington), 301e (2 Wellington), 305e (1 Wellington);
Groupe III : 15e (10 Stirling), 75e (2 Stirling), 90e (4
Stirling), 149e (2 Stirling), 214e (7 Stirling), 218e (6
Stirling); Groupe IV : 97e (32 Halifax), 196e (14 Wellington), ?e
(21 ?); Groupe V : 419e (21 Lancaster); Groupe VI : 15 Halifax et
91 Wellington. Total : 303 appareils. 295 appareils
participent à cette action. Ils larguent 343,4 tonnes de
bombes explosives et incendiaires.
[4] Durant le mois de Février, 413 appareils
interviennent sur Saint-Nazaire. Ils sont 581 (en deux raids de
nuit) au cours du mois de Mars. Les alliés perdent 12
appareils et 15 autres sont endommagés. (Source pour ces 4
notes : "RAIDS AÉRIEN SUR LA BRETAGNE DURANT LA SECONDE
GUERRE MONDIALE" Tome 2 de Roland BOHN.
Traduit librement du fascicule "U-Boat Bases and Bunkers
1941-1945" (Osprey)