KTB U-9



Patrouille du 05 au 30 Mai 1940 : PG 3007, NHB, reel 1057, pp. 1031-3
08 Mai 1940
Heure
Détails
Événements
22h27
Carreau AN 8271
Ciel étoilé
Visibilité moyenne
Vent d'Est force 2
Nouvelle lune
Nous faisons surface - vers la terre à l'est il y a des lumières de 10 à 20 bateaux de la pêche.
23h50
Carreau AN 8277
Ciel étoilé
Bonne visibilité
Mer phosphorescente
Nouvelle lune
Silhouette d'un sous-marin camouflée à l'est de notre bâbord, illuminée devant des bateaux de pêche.
Distance 3000 à 4000 mètres. Nous nous approchons pour l'attaquer mais malheureusement je dois faire face à un horizon lumineux à l'Ouest. L'ennemi est en route inverse d'environ 320°, puis modifie son parcours et prend un route parallèle à 140°, pendant un certain temps à grande vitesse, sa vague d'étrave est clairement visible. Juste comme je manœuvre pour tirer, l'ennemi change de route et se dirige vers moi. Je me détourne et mets une certaine distance entre nous. L'ennemi maintenant poursuit sa route vers le Nord-Ouest.
Lüth
09 Mai 1940
00h14
Nord de Ijmuiden
Carreau AN 8511
Mer fortement phosphorescente
Double salve - G7e fixée à 2 mètres de profondeur, G7a à 3 mètres et à [une vitesse] de 30 nœuds, distance 700 mètres, la vitesse de l'ennemi est de 5 nœuds, inclinaison de 80° (1). Point de visée à 20 mètres de la proue et à 30 mètres de la poupe. Notre vitesse sur 'lente' sur moteur électrique bâbord, la vague de proue clairement illuminée. Après 52 sec (= 780 mètres) une puissante détonation. Sillage des deux torpilles clairement visibles. Celui de la G7e est révélé par ses ondulations d'hélice, la G7a frappe à l'arrière du massif (2).
La première détonation cède la place à une autre encore plus puissante (3). Elle est suivie par une colonne de flamme 25 mètres de haut, blanche en bas et rouge en haut, puis une gerbe haute de 30 à 50 mètres d'étincelles, et finalement un nuage de fumée de 100 m de haut. Des débris volent dans toutes les directions, certains atterrissent à 50 mètres de notre bateau. Nous pouvons apercevoir une tache d'huile environ 500 mètres de diamètre. Nous nous dirigeons là-bas mais il n'y a rien à voir, juste une forte odeur de poudre et de l'huile. Le sous-marin semble être d'environ 1000 tonnes avec un massif qui de côté semble relativement bas, mais assez long (4).
Peut-être un classe "Grampus". Canon de pont unique ce n'est pas évident (5).
00h26
 
Deuxième détonation audible, mais rien n'est vu. Cela doit-être la G7e en fin de sa course après un temps de parcours de 12 minutes.
Nous continuons notre route vers Scheveningen pour régler la position du navire.
01h00
Carreau AN 8549
Vent d'Est force 2
Visibilité moyenne
À distance de 12 nautiques nous ne pouvons pas toujours voir de phare sur le continent hollandais. Toutes les lumières sont éteintes.
01h40
Carreau AN 8581
Plongé en raison de l'approche de bateaux de pêche.
04h00
 
Posé sur le fond à 20 mètres.
11h15
Vent d'Est force 2
Mer force 0 à 1
Décollé du fond, direction la côte. Position du bateau déterminée [à partir] de Hoek van Holland (6).


1) Les évaluations de la portée et de la vitesse de l'ennemi données ici diffèrent légèrement de celles figurant dans le rapport séparé sur les torpilles, qui indiquait des chiffres de 800 mètres et de trois nœuds respectivement. Les torpilles ont été tirées par le premier officier de quart de l'U-9, le Lt.z.S. Frank Gramitzky. 'G7e' fait référence à la torpille électrique, distincte de l'arme G7a alimentée à l'air comprimé. Le texte entre crochets est un ajout au crayon sur le journal de bord.
2) Le rapport de torpille de Lüth et Grarnitzky enregistre la torpille G7e passant devant sa cible. Le raté est confirmé plus bas dans l'entrée pour 00h26 le 09.
3) La détonation de la torpille G7a de l'U-9 a évidemment déclenché une explosion secondaire.
4) La Doris déplaçait en effet 615 tonnes en surface et 776 tonnes en plongée.
5) Bien que tous deux aient des massifs proportionnellement longs, les sous-marins britanniques de la classe "Grampus" étaient deux fois moins longs que la Doris et avaient plus de deux fois son déplacement. Outre les difficultés inhérentes à la reconnaissance des sous-marins en raison de leur superstructure clairsemée, le fait que Lüth n'ait pas remarqué le canon de la Doris reflète sans doute le fait qu'il n'ait eu que des aperçus fugaces de sa victime.
6) Le texte entre crochets est un ajout au crayon au journal.

Libre traduction par l'auteur du site des pages 24 et 25 de l'ouvrage "U-Boat Attack Logs" de Daniel Morgan & Bruce Taylor chez Seaforth Publishing.

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