KTB U-305



Patrouille du 23 Août au 22 Octobre 1943 : PG 30388, NHB, reel 1097, p.377
20 Septembre
Heure
Détails
Événements
17h20
Carreau AK 3914
Avion au relèvement 290°, portée d'environ 12000 mètres. Inclinaison 0°. Ne m'a pas vu. Plongée d'alarme !
17h45
 
Surface.
19h05
Carreau AK 0261
Navire en vue au relèvement 200° vrai, portée environ 25000 mètres. J'avance. Nous apercevons bientôt un destroyer qui sert d'escorte avancée au vapeur (1).
19h22
 
Transmission W/T sortante 1922/20/111 : Un destroyer, un navire à vapeur Carreau AK 0259. U305 (2).
20h00
Carreau AK 0252
Vent d'Ouest de force 2
Mer force 2
Nuages 2
1024 mb
L'ennemi se dirige vers l'Ouest. J'avance pour gagner une position d'attaque.
21h05
Carreau AK 0218
Au relèvement de 250° vrai, un avion arrive pour attaquer à l'abri du soleil, à une distance de quelque 5000 mètres. Vu trop tard par la vigie, les canons A.A. se dégagent. Nous faisons un virage d'urgence, les canons de la Flak sont déployés, les canons A.A. jumeaux bâbord tirent 80 coups sur la cible, bien visée. Aucun effet observé. Le quadruple A.A. ne se met pas en route à temps. L'avion ouvre ses trappes sous les tirs et largue quatre bombes, ces dernières frappant l'eau sur notre côté tribord (3). Aucun effet particulier.
21h08
 
Une fois que l'avion est passé au-dessus, plongée d'alerte ! Nous allons à 100 mètres. À environ 80 mètre, une charge de profondeur explose à l'arrière du bateau. L'opérateur de l'hydrophone peut maintenant capter le bruit des hélices.
21h33
 
Nous allons à la profondeur périscopique. Dans le périscope, nous apercevons un destroyer (classe Churchill) avec une inclinaison de 0°, d'une portée de 6 à 8000 mètres (4). Nous nous préparons à faire une attaque à la T5.
21h51
Carreau AK 0218
Torpille (T5) tirée depuis le tube II. Portée 1500 mètres, inclinaison 60°, inclinaison à gauche, vitesse de l'ennemi 12 nœuds, profondeur 4 mètres.
Après le tir, nous allons à 160 mètres. Après 2min 30sec une forte détonation de torpille (une explosion nette et un bruit sourd creux). Puis un certain nombre de détonations très fortes. On dirait qu'un certain nombre de détonations de charges de profondeur explosant en même temps, suivies de quelques détonations isolées. Les bruits des hélices ne peuvent pas être entendus plus longtemps.
22h30
 
Profondeur périscopique. Il fait nuit (5). Le destroyer est immobile, avec une légère gîte à bâbord, de la fumée s'échappe. Le mât arrière est incliné vers la poupe, c'est donc clairement là que la torpille a frappé. Un avion tourne en rond au-dessus du destroyer. Je suis sur le point de livrer le coup de grâce.
22h40
 
L'opérateur de l'hydrophone signale des bruits d'hélice. Un autre destroyer apparaît à 280° vrai, à une distance de quelques 6000 mètres (6).
22h44
Carreau AK 0218
Coup de grâce tiré depuis le tube III (T3), profondeur 4 mètres, portée 1000 mètres, angle de tir fixe 0° (7). Après 1min 2sec un coup à 10 mètres de la poupe. Un haut pilier de flammes surmonté d'un champignon rouge, des quantités spectaculaires de fumée, après quoi on ne voit plus rien de la section arrière du navire.
Entre-temps, le deuxième destroyer ("Jervis" ou "Hunt" Class) se rapproche. Il fait maintenant vraiment nuit. Je me retourne pour lancer une attaque avec mon tube ARR.
22h53
Carreau AK 0218
Torpille (T5) tirée du tube V. Vitesse ennemie 10 nœuds, inclinaison à gauche, inclinaison 143°, profondeur 4 mètres, portée 1500 mètres. Un problème de tube lance-torpilles (8). L'ennemi se tourne vers nous, je distingue des embruns sur sa poupe.
Nous ne pouvons pas plonger car la torpille est à moitié sortie du tube. Nous finissons par éloigner la torpille quand le destroyer s'est rapproché à 500 mètres. Inclinaison maintenant 70-80°. J'ordonne une descente rapide à une grande profondeur. Après 57sec, une détonation de torpille (9). Pas de charges de profondeur.
23h10
 
Bruits de naufrage captés sur les hydrophones à 20° et 145° (10). Je décide de me retirer en plongée car j'imagine que l'avion est toujours en train de fouiller la zone. Nous rechargeons les torpilles.
21 Septembre Atlantique Nord
00h00
Carreau AK 0218
Des impulsions asdic. À partir d'hydrophones, nous comptons trois destroyers. Le bateau repasse à plusieurs reprises, mais les charges de profondeur sont très imprécises. Aucun effet néfaste !
04h00
Carreau AK 0241
 


1) Il s'agissait peut-être de la corvette "Polyanthus" et du navire de sauvetage "Rathlin" qui était resté à l'arrière du convoi après le torpillage des SS "Theodore Dwight Weld" et "Frederick Douglass" plus tôt ce jour-là.
2) Notez les légères différences dans la façon dont ce signal a été enregistré par l'U-952 lors de son attaque sur le H.M.S. "Polyanthus".
3) Le "Liberator" de la R.C.A.F. en question a ensuite guidé le "St-Croix" vers la position de l'U-305. Bahr fait de nouveau référence à cet avion dans son entrée pour 22h30.
4) Le H.M.C.S. "St-Croix". Les cinquante "quatre-cheminées" transférés de l'US Navy en 1940 étaient connus de la Kriegsmarine sous le nom de "classe Churchill". Notez l'inclinaison de 0°, ce qui implique que la cible était en position de tir à l'avant. Pour la première fois, la torpille T5 a fait de cette position une position viable pour lancer une attaque.
5) Bien que l'entrée du journal de bord de Bahr soit programmée à 22h30, il faut garder à l'esprit que l'U-305 était à l'heure d'été allemande (GMT +2 heures), ce qui, mis à part la latitude, explique que le crépuscule soit enregistré à une heure aussi tardive.
6) Le H.M.S. "Itchen", une frégate de classe "River".
7) La torpille T3 était la dernière version de la torpille standard G7e.
8) Rohrläufer dans l'original, fait référence à une torpille mal expulsée de son tube.
9) Cette torpille n'a pas coulé le H.M.S. "Itchen", comme le laisse entendre la prochaine entrée de Bahr, mais a explosé dans son sillage. L'Itchen" est retrouvé trois jours plus tard par l'U-666.
10) Les bruits étaient probablement dus en partie au naufrage de la section avant du St Croix.

Libre traduction par l'auteur du site des pages 339 et 340 de l'ouvrage "U-Boat Attack Logs" de Daniel Morgan & Bruce Taylor chez Seaforth Publishing.

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