Opérations en
Méditerranée
- En Août 1944, l'OKW estime que
de nouveaux débarquements alliés sont probables en
Méditerranée, et ceux-ci commencent le 26
Août dans le Sud de la France sous le nom
d'Opération Dragon. Le 23 Août, l'OKM
décide de fusionner le personnel de soutien des
K-Flotilla 363 et K-Flotilla 364 et de
transférer les flottilles en plusieurs groupes par la
route ou le rail vers la région
méditerranéenne, des sites favorables aux
opérations à partir de Cannes sur la Côte
d'Azur. Pour diriger les opérations défensives
à la fin du mois d'Août, le commandement de la
K-Verband met en place à St Remo une structure de
commandement dénommée K-Staff Italy.
- Les quatre groupes Marder continuent à travers le
col du Brenner et le Tyrol du Sud jusqu'au Sud de l'Italie.
- Le Groupe n°1 est obligé de
s'arrêter avant Bolzano à cause d'un pont
détruit. Ils continuent par la route jusqu'à
Mezzecorona puis prennent le train via Trient et Vérone
pour Gênes, arrivant le 01 Septembre avec 15 Marder,
se poursuivant ensuite jusqu'à Menton, un village à
quelques kilomètres à l'Est de Monte Carlo,
près de San Remo, où une base avancée a
été établie. Le matériel et les
hommes arrivent ici le 03 Septembre et commencent à
travailler immédiatement.
- Le Groupe n°2 atteint San Remo le 06 Septembre et
le tunnel ferroviaire de Savone est réquisitionné
comme camp abrité.
- Le Groupe n°3 atteint Vérone par le train.
Au cours d'une attaque aérienne à basse altitude,
la locomotive tombe dans un cratère de bombe. Quatre
hommes sont légèrement blessés et un camion
est détruit.
- Le Groupe n°4 atteint Valle Lomellina via Monza,
Milan et Montora par le train. Comme le pont sur le Pô est
détruit, ils sont obligés de continuer par la
route. Lors d'attaques aériennes à basse altitude
le 05 Septembre à Voghera, les Groupes 3 et 4 ont
vingt blessés.
- Au fil du temps, la K-Flotilla 365 (Oblt Barop) et la
K-Flotilla 366 (Oblt Paul Heinsius) sont également
transférées en Italie.
- Aux premières heures du 05 Septembre, cinq Marder
quittent Menton pour les premières attaques contre les
navires de ravitaillement alliés. Après une
tentative ratée de torpiller un grand destroyer
français, à 08h10, les Marder rencontrent le
destroyer français Le Malin et le destroyer
américain Tudlow qui patrouillent au large du Cap
Ferrat. Quatre des torpilles humaines individuelles,
semi-immergées, sont détruites par des
bombardements ou des charges de profondeur. Un seul pilote
retourne à la base.
- Le 07 Septembre, quinze autres Marder arrivent pour
renforcer les dix appareils survivants à Menton. Trente
autres se rendent à Gênes sur la côte Ouest
italienne en tant que réserves. Le 10 Septembre, quatorze
Marder quittent Vintimille près de Monte Carlo pour
attaquer les navires de guerre américains dans le golfe de
Saint-Tropez. Les destroyers U.S.S. Madison, U.S.S.
Hilary P Jones et deux MTB dont le PT 20T
coulent dix Marder, les quatre autres pilotes retournent
à la base. Un pilote légèrement
blessé, blessé par des éclats de plexiglas
lorsque sa coupole est touchée, est sorti sous le feu
ennemi et soigné par le médecin de la flottille, le
Dr Jung. L'opération ne connaît aucun succès.
Le soir même, les destroyers américains et le vieux
cuirassé français Lorraine bombardent les
rampes de lancement de Vintimille et endommagent ou
détruisent toutes les torpilles humaines présentes
sur le site.
- Onze Marder sont retenus à Savone pour
opérer à l'arrière de l'ennemi en cas de
nouveaux débarquements. La K-Flotilla 363 se retire
également à Padoue. Ce n'est que dans la nuit du 18
Novembre 1944 que quinze Marder quittent San Remo pour une
attaque : elle échoue avec de lourdes pertes, sept pilotes
ne reviennent pas.
- Dans la nuit du 19 Décembre, quinze Marder de la
K-Flotilla 363 partent attaquer les défenses des
destroyers ennemis au large de San Remo. Il n'y a aucun
succès. Neuf pilotes ne reviennent pas. Cinq torpilles
manquent leur cible et une autre échoue.
- La dernière opération Marder de 1944 a
lieu le 31 Décembre contre des navires près de
Ville Franche. Cinq Marder partent. Après qu'un
sixième est perdu dans de fortes vagues, les derniers
départs sont annulés. Quatre pilotes reviennent le
lendemain, l'un d'eux est toujours porté disparu. Sur les
quatre, l'un a trouvé un patrouilleur mais ne peut tirer
sa torpille, un autre est contraint de s'éloigner par une
forte escorte. Les autres n'aperçoivent aucun trafic.
Depuis la station de signalisation de Bordighera, trois fortes
explosions sont entendues en direction de Ville Franche, mais
comme aucun navire ne semble avoir été
coulé, il s'agit peut-être de charges de
profondeur.
- Les Marder restants sont transférés vers
l'Adriatique, la plupart à Vérone, les
équipages étant logés à Saonara
près de Padoue. Des ordres sont reçus de
transférer à Savone les machines stationnées
à Trévise, une ville située à environ
30 kilomètres au Nord de Venise, mais cette
décision est annulée et les torpilles sont
envoyées à Venise pour être
révisées, puis finalement à Trieste,
à l'extrême nord-est de l'Adriatique, près de
la frontière slovène.
- La dernière mission Marder de la guerre est
lancée le 24 Avril 1945. Dix-sept pilotes appareillent
à partir d'un Remo pour attaquer les navires au large de
Livourne. Quinze sont perdus par des navires de guerre, des
batteries côtières et des avions
alliés.
- Les torpilles humaines allemandes à un seul pilote
mènent douze opérations au cours des 13 mois qui
suivent le mois d'Avril 1944. Au total, 264 appareils sont
utilisés, dont 162 sont perdus et environ 150 pilotes
courageux donnent leur vie. Ces guerriers solitaires,
entièrement dépendants d'eux-mêmes, ont
défié les éléments dans leur engin
primitif et se sont mesurés à un ennemi naval
puissant et supérieur tout en étant exposés
et sans défense face à ses avions.
- Il ne s'agissait pas de kamikazes. Cette manière
de mener la guerre était étrangère à
leur mentalité européenne. Néanmoins,
chacune de ces opérations équivalait à une
mission suicide.
Glossaire
Source : HITLER'S SECRET COMMANDOS
