H.M.S. (ex R.M.S.) "Carinthia"



H.M.S. Carinthia (Domaine Public)
- H.M.S. Carinthia (Domaine Public) -

Type
Paquebot
Chantiers de construction
Vickers-Armstrong Barrow-in Furness
Ordonné en 1924 pour la Cunard White Star Line à Liverpool sous le n° 586
Lancé le 24 Février 1925
Mise en service
20 Mars 1936
Caractéristiques techniques
Longueur : 190 mètres
Largeur : 22,40 mètres
Tirant d'eau : 14 mètres
Déplacement : 20277 tonnes
Vitesse maxi
16,5 nœuds
Propulsion
4 turbines à vapeur
Hélices doubles
Passagers
1650
Équipage
450
Armement
8 x canon de 6"
2 x 3 AA
Commandant
Capt J. F. B. Barrett RN
Victimes/Survivants
4/environ 330
Notes
À l'origine il porte le nom de "Servia".


- Appelé à l'origine "Servia", le paquebot R.M.S. "Carinthia" est mis en service pour la White Star Line à Vickers-Armstrong & Co. à Barrow en 1924, lancé en Février 1925 et terminé en Août de la même année. Le 22 Août 1925, il effectue son voyage inaugural entre Liverpool et New York, qu'il poursuit jusqu'en 1931. Après un important carénage, la Carinthie effectue une croisière mondiale en 1933, avant de passer brièvement à la liaison Southampton-New York en 1934, l'année où le White Star Line fusionne avec son rival Cunard. En 1935, il reprend le service Liverpool-New York, où il reste jusqu'à sa réquisition en tant que croiseur marchand armé le 17 Septembre 1939. Réarmé sur le Clyde et affecté à la Patrouille du Nord entre la Grande-Bretagne et l'Islande, le H.M.S. "Carinthia" effectue sa première croisière sous le White Ensign le 18 Janvier 1940. Il y sert, faisant respecter le blocus de l'Allemagne dans les eaux entre l'Islande et les îles britanniques jusqu'à ce qu'une collision au large du Donegal avec l'A.M.C. "Cilicia" le 20 Mars l'amène endommagé à Liverpool pour y être réparé. Ce n'est que fin Mai que le "Carinthia", avec à son bord 14000 barils de pétrole, revient dans la mêlée.

- Croyant que l'Italie est sur le point d'entrer en guerre contre les Alliés, en Avril 1940, l'Amirauté commence à détacher des unités de la Flotte intérieure sur le théâtre méditerranéen. Parmi les unités envoyées vers le Sud se trouvent le "Carinthia" et quatre autres croiseurs marchands armés, tous avec l'ordre d'intercepter tout navire italien entrant en Méditerranée en cas de guerre. Cependant, la France étant sortie de la guerre et la Grande-Bretagne étant laissée en grave danger après l'évacuation de Dunkerque, la patrouille occidentale ou italienne est annulée et le "Carinthie" reçoit l'ordre de retourner à la Clyde au début du mois de Juin. Entre-temps, l'U-46 (K.L. Engelbert ENDRASS) quitte Kiel le 01 Juin avec l'ordre d'opérer au large du Cap Finisterre. Évitant les périls de la Manche, l'U-46 contourne les îles britanniques par la brèche Shetlands-Féroé en route vers sa zone de patrouille au Nord-Ouest de l'Espagne. Aux premières heures du 06 Juin, il aperçoit le H.M.S. "Carinthia", zigzaguant sur une route moyenne Ouest-Nord-Ouest au large des côtes irlandaises du Donegal.
- Extrait du KTB de l'U-46.





- Bien qu’il ait neuf hommes en service de surveillance anti-sous-marine, l’équipage du "Carinthia" connait la présence de l’ennemi que lorsque la torpille d’Endrass le frappe du côté bâbord vers l’arrière peu après 14 h, ceux qui se trouvent sur le pont voyant une « colonne de fumée et de débris jetés à la moitié de la hauteur de la cheminée ». L'inondation immédiate de la salle des machines provoque une panne de courant totale et en quelques minutes, le navire prend une forte gîte à bâbord. Le capitaine Barrett, qui est sur la liste des malades depuis une semaine, souffrant d'une grave gastrite, quitte son lit de camp et se dirige vers la passerelle pour prendre le commandement. Malgré la gravité de la maladie, les premières évaluations rendent le capitaine Barrett suffisamment confiant pour ajouter à une transmission sans fil à Rosyth à 14h20 : "Si des hydravions peuvent être envoyés pour éloigner les sous-marins, je pense que le navire peut être ramené". Cette confiance est peut-être renforcée par l'observation de l'U-46 à 14h15, après quoi le "Carinthia" maintient un feu persistant pour maintenir le périscope de son agresseur à un niveau bas. Le tir d'adieu d'Endrass est passé juste devant le navire à 14h35. En réponse au signal de Barrett, une couverture aérienne est assurée trois heures plus tard et l'arrivée du dragueur de mines H.M. "Gleaner" et des destroyers "Volunteer" et "Wren" au début du 07 trouvent le "Carinthia" encore à flot. Le remorqueur "Marauder" rejoint le "Gleaner" dans l'effort de remorquage cet après-midi là, mais l'inondation constante à travers les cloisons scelle le sort du "Carinthia". Dans un épais brouillard, le navire est abandonné à 19h25 et se brise et coule à 21h40. Sa position finale, estimée à 55°12'N 09°30'O, se trouve à une quarantaine de milles à l'Est de celle où il a été attaqué. La commission d'enquête qui suit rejette la faute sur le navire, bien que l'on ait estimé qu'un plus grand nombre de barils de pétrole aurait augmenté ses chances de rester à flot, une conclusion confirmée par l'expérience ultérieure (voir H.M.S. "Laurentic" et "Patroclus").

- La détonation de la torpille tue deux officiers et deux marins dans la salle des machines, les seules victimes de tout l'épisode. Le 07 Juin à 08 heures, la grande majorité de l'équipage du navire - 303 hommes - commence à monter à bord d'un assortiment de baleiniers et de skiffs pour les transferts vers le "Gleaner" et le "Wren" (173 et 130 hommes respectivement), tandis que l'équipe de remorquage (trié sur le volet car pratiquement tout l'équipage du navire s'est porté volontaire pour rester) est recueilli par le chalutier "British Honduras" - qui se tient précisément prêt à cette fin - avant que le "Carinthia" ne coule plus tard dans la soirée. Le Cpt. Barrett plus tard qualifie le navire abandonné de "cool et ordonné, calme et méthodique" et félicite ses hommes pour s'être comportés "dans les meilleures traditions du Service" tout au long de l'épreuve. Le "British Honduras" fait route immédiatement vers Rosyth, mais ceux qui sont secourus par le "Gleaner" doivent faire un détour pour sauver les survivants du S.S. "Eros", coulé par l'U-48 (K.K. Hans Rudolf RÖSING) au large de l'île de Tory aux premières heures du 07, avant d'être débarqués à Greenock le 09. Pendant ce temps, ceux qui ont été récupérés par le "Wren" sont débarqués à Gourock à temps pour entendre le reportage de la B.B.C. sur la perte de leur navire au journal de 18 heures le même soir. Leur gratitude envers leurs sauveteurs, dont le départ a été retardé, s'est traduite par une offre de peindre le navire pour eux. L'histoire ne dit pas si l'offre a été acceptée.


Libre traduction par l'auteur du site des pages 31, 32 et 33 de l'ouvrage "U-Boat Attack Logs" de Daniel Morgan & Bruce Taylor chez Seaforth Publishing.
Sources : le Net



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