Souvenirs de l'A.M.T. de Lorient
(ROLAND LARA)
L'Atelier Militaire des
Torpilles (A.M.T.) avait pour but d'assurer l'entretien et
le stockage des torpilles pour les sous-marins basés
à la B.S.M. de Kéroman.
Le stockage se faisait dans des bunkers situés à
l'extérieur de la B.S.M., ces derniers avait eu la
même utilité lors de la deuxième guerre
mondiale.
Le "Narval" (non refondu) et un de ses sister-ships à un
des pontons de Kéroman
Un des bunkers de l'A.M.T.
Un autre bunker de l'A.M.T.
Une équipe de torpilleurs au travail...
Stockage torpilles
Roland et un de ses copains
Roland et un de ses copains avec le 'fameux' vélo de
l'A.M.T.
Les allemands avaient conçu un
cheminement ferré que j'avais encore vu à
l'époque et qui devait permettre de transporter les
torpilles jusqu'à la BSM. Je me souviens encore des
livraisons que nous faisions en autotracteur fenwick en
traînant derrière un cortège de 6 torpilles
voir plus, jusqu'aux alvéoles de la BSM, puis
montée à mano à bien 20 m de haut dans le
vide jusqu'à la cabine du pont roulant par
l'échelle métallique fixée sur le
béton de l'alvéole et ensuite manœuvrer
délicatement les torpilles une à une et les
déposer dans " l'antre" lugubre du sous marin, vu d'en
haut l'endroit était sombre, la torpille était
sombre et le sous marin aussi, c'était conçu pour
ne rien voir de l'extérieur même alvéole
ouverte ! Tout le système de pont roulant devait dater des
allemands car il était bien rouillé et on avait la
trouille de monter dans cette cabine et la trouille de rater la
descente d'une torpille.
ANECDOTE : Je me souviens aussi que lorsque je
démontais des E12 de retour d'entraînement, je
trouvais des cartouches de cigarettes dans le compartiment des
batteries à mon grand étonnement la première
fois, on m'a vite expliqué la technique innovante des
marins du "Rhône" qui récupéraient les
torpilles en mer qui avaient servi à l'entraînement
et qui leur permettait ainsi de passer des cartouches de
cigarettes en évitant les douanes (aujourd'hui
prescription on peut en parler !). Je me souviens aussi lors d'un
démontage de E12 nous nous étions mis à deux
pour aller plus vite, mais grave erreur de coordination en
déconnectant les ponts électriques des batteries
l'un de nous a touché la masse de la torpille et boum
énorme d'une des grosses batteries cadmium-nickel, tout le
monde s'est mis à plat ventre sauf notre officier qui
avait eu le bon reflexe "extincteur" finalement une batterie
pétée et plus de peur que de mal.
© Roland Lara pour
les clichés et le texte.
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