Base Sous-Marine de LA PALLICE



© BA/KO
Arrière de l'U-Bunker automne 1942 (© BA/KO)

Plans de l'U-Bunker

- Les premières études d'un U-Bunker à La Pallice ont lieu en Avril 1941. Il s'avère qu'à La Pallice un certain nombre de facteurs de construction favorables sont présents. Il s'agit d'un port d'écluse (un bassin à flot), de sorte que la profondeur du fond du bunker peut rester faible en raison de l'absence d'amplitude de marée. Le sol est constitué de roches à forte capacité portante, qui se trouvent à une hauteur "unique". L'U-Bunker peut donc être construit directement sur la roche, les dalles de fondation coûteuses ou les fondations sur pieux restent superflues. De plus, il y a un bon réseau ferroviaire à La Pallice et le port intérieur a des liaisons ferroviaires directes. L'espace disponible est suffisant pour l'équipement du site.
- Il n'y a que peu de travaux de terrassement, car les alvéoles sont construites dans le bassin du port. La moitié du bassin du port est fermée par un batardeau cellulaire (neuf cellules), et l'eau est pompée de ce côté du barrage, de sorte que la fosse d'excavation est vite terminée. La construction de l'U-Bunker progresse rapidement, car dans les autres ports de l'Atlantique, avant même l'achèvement du batardeau, le sol et les murs de l'atelier sont bétonnés, les faux plafonds sont installés et les premières poutres Melan pour la construction du plafond sont transportées sur le site. La construction progresse du Sud au Nord, en commençant par les cales sèches, les deux premiers quais sont achevés en Octobre 1941. En Novembre, les cinq autres alvéoles suivent.
- En tant que force de travail, un grand nombre de Marocains sont utilisés, ils ont été transférés par le gouvernement français de Vichy aux autorités allemandes. Le premier sous-marin (l'U-82) est entré dans le bunker le 19 Novembre 1941. L'U-Bunker fini couvre une superficie de plus de 23000 m². Dans celui-ci, neuf sous-marins dans deux bassins à flot et cinq alvéoles asséchables peuvent être doublés simultanément. Les alvéoles ont une longueur de 99,5 mètres et une largeur de 17 mètres (bassin à flot) et de 11 mètres (alvéole asséchable).
- Après l'achèvement de l'U-Bunker, le département de la construction du port commence à l'équiper avec les appareils nécessaires tels que des grues, des pompes, des tuyaux, des machines-outils, etc. Une équipe de chez M.A.N. travaille depuis le 26 Octobre 1941 sur l'installation des pompes des alvéoles.
- À l'angle Nord-Est de l'U-Bunker se trouve une centrale électrique de 30 mètres de large, 50 mètres de long et 25 mètres de haut, dans laquelle est installé le centre d'alimentation électrique du bunker. Les travaux sur l'équipement se poursuivent jusqu'au printemps 1942 et, en Avril 1942, des travaux de terrassement commencent pour agrandir l'U-Bunker de trois alvéoles supplémentaires. De vastes et laborieux travaux de terrassement dans le sol calcaire sont nécessaires, car le sol doit également dragué sur une longueur d'environ 200 mètres devant les alvéoles afin de créer une connexion d'eau pour eux. Environ 23000000 m³ de sol doivent être dragués. L'achèvement de l'extension dure jusqu'au printemps 1943.
- L'U-Bunker comprend maintenant dix alvéoles, dont trois bassins à flot et sept alvéoles asséchables. La capacité de réparation est portée à 13 bateaux. Entre la première et la deuxième phase de construction, un caisson intermédiaire de 15 mètres de large est construit, qui se termine par une jetée de près de 200 mètres de long dans le "port". Une double voie est posée dans l'alvéole intermédiaire et sur le quai. Au-dessus des voies ferrées, le chantier naval possède deux étages disponibles. Dans les alvéoles il y a une profondeur d'eau de 9,65 mètres, ce qui permet à tous les types de sous-marins allemands (également de type XXI) d'utiliser le bunker sans aucun problème. Cependant, la hauteur intérieure du bunker n'est pas suffisante pour enlever les périscopes.
- En plus de l'extension du bunker pour trois autres alvéoles, une annexe de 1700 m² est construite sur le mur arrière en hiver 1943/44 afin de créer de l'espace supplémentaire pour l'exploitation du chantier naval.
- À l'automne 1943, les alvéoles 1-9 reçoivent des portes blindées devant leurs entrées. En même temps, le plafond est renforcé. En Août 1944, après l'achèvement des travaux de construction, le plafond au-dessus des alvéoles 1 - 5 est de 7,3 mètres et au-dessus des alvéoles 6 - 10 est de 6,5 mètres d'épaisseur. Dans la partie arrière de l'alvéole 10, les travaux sur le plafond de renforcement ne sont pas terminés. À la fin de la guerre, le plafond est ici de 3,8 mètres d'épaisseur. La construction de la structure 'Fangrost' commence à la fin de 1943. Toutefois, seuls 45 mètres environ au-dessus des alvéoles 6 et 7 sont achevés. En août 1944, 425000 m³ de béton sont utilisés dans l'U-Bunker. En Août 1944, les travaux d'une position 'Flak' au-dessus de l'entrée de l'alvéole 4 sont presque terminés. Ils ne seront jamais terminés. Après qu'Hitler ait accepté en Avril 1942 la proposition de "construire des écluses bétonnées à Saint-Nazaire, à La Pallice et à Bordeaux", au cours de l'été de la même année. La construction d'une écluse bétonnée commence à La Pallice au cours de l'année. En Juin 1942, les premiers mouvements de terre commencent, deux mois plus tard, les premières cellules du batardeau cellulaire sont mises en place. Ce n'est que six mois plus tard qu'il est possible de commencer la mise en place du béton. L'écluse de 167 mètres de long, 26 mètres de large et 14 mètres de haut n'est achevée que deux ans après le début de la construction, en Mars 1944.
- Après la reddition de la forteresse de La Rochelle, la marine française prend le contrôle de l'U-Bunker pour servir de base aux dragueurs de mines. Un certain nombre de prisonniers de guerre allemands travaillent dans les ateliers de l'U-Bunker, principalement des ouvriers des chantiers navals et des marins de La Pallice. Aujourd'hui, l'U-Bunker est utilisé à des fins civiles.


Traduit librement de l'ouvrage "Die deutschen Ubootbunker und Bunkerwerften" de Sönke Neitzel chez Bernard & Graefe Verlag




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